Un peu de bon temps avec des démons, voila ce qu'il me fallait ! Les récents évènements commençaient à me pomper l'air et si je restait entouré d'humains encore une minute de plus j'allais faire un massacre. J'avais donc quitté la World Global Financial au plus vite, annonçant à ma nouvelle assistante Danitza que j'avais un rendez-vous à l'extérieur et qu'elle prenne le reste de sa soirée. Il était de toute façon déjà tard et la pauvre humaine ne devait avoir qu'une hâte : rentrer chez elle. Je pliais bagage, du moins ramassait ma mallette, prenait l'ascenseur et jetait mon attaché-case dans mon coffre aussi vite que je le pu; direction le bloody's. Heureusement, le bar n'étais pas très loin, alors j'arrivais assez vite. Je passait comme à mon habitude, par derrière, entrée seulement connue des rares démons qui voulaient se faire discret et entrait dans les lieux, scrutant aux alentours qui il y avais ce soir, ou plutôt qui d'intéressant ! L'avantage qu'il y avais à ce genre de bar et surtout pendant ces périodes troubles, c'était que je ne voyais que démons à l'horizon. Je souris, enfin satisfait du monde qui m'entourait. Le seul hic ? Ces visions ou je ne sais quoi que j'avais depuis peu ! Depuis qu'on avais ordonné à ces fichues sorcières de rompre le sort qui nous privaient de nos pouvoirs. Certaines d'entre elles avaient parlé d'une brèche. Elles regardaient comment régler ça, mais en attendant, ces apparitions commençais doucement à me gonfler ! Je soupirait en voyant l'une de mes nombreuses victimes -qui me suivait depuis le début de la matinée- encore là, a coté de moi, sans que qui que se soit d'autre ne semble la remarquer. Continue, reste ici tant que tu veux ! Ça me fait une belle jambe ! Songeais-je en
me demandant ce qu'étais censé vouloir dire son insistance !? Cherchait-elle à me faire culpabiliser ? Aucune chance de réussite ! Alors je commandais un whisky au barman et m'asseyait devant la plus agréable apparition de la soirée.

▬ Si j'avais su que tu serait là, Lexa, je serait venu plus tôt ! Dis-je en me tournant vers elle avec un sourire charmeur.

L’ennui. Voilà ce que je ressentais à cet instant précis. Je n’avais rien de spécial à faire. Des fois, l’immortalité a ses inconvénients. Mon maître n’avait pas besoin de moi pour le moment, j’avais donc quartier libre. Mais que faire de ce temps que le centre de mon univers n’a pas besoin de moi ?

J’étais allongée dans ma chambre à réfléchir ce que je pourrais bien faire quand j’ai eu l’idée de sortir. Corrompre des âmes humaines est un passe-temps qui conjugue le plaisir au travail ! Il sera heureux s’il voit que je lui ramène des âmes. D’un mouvement rapide, je me redressais et allais voir dans la penderie ce que j’allais pouvoir bien mettre pour attirer des hommes. Finalement, j’opte pour une robe orange très échancrée dans le dos, laissant voir la cambrure parfaite de mes reins. Devant en revanche, c’est un décolleté rond très léger qui orne ma robe. Je décidais de laisser mes cheveux ondulés détachés, flottant sur mon dos nu. Un soupçon de rouge à lèvres et de mascara plus tard me voila prête pour aller danser.

Ma motivation descendit d’un cran alors que j’approchais du bar. D’habitude, il y a toujours du monde et là c’était le vide intersidéral. J’aurais du y penser qu’avec les récents évènements, les gens n’ont pas trop envie d’aller faire la fête. Quand je pénétrais dans le bar, mon moral était carrément au ras des pâquerettes. Pas un seul humain dans la salle. Décevant. Pour me consoler, je me dirigeais donc vers le bar pour commander un verre. Je choisis un cocktail « Sexy On The Beach », à base de téquila et de vodka. Exactement ce qu’il me fallait.

Le nez dans mon verre, je faisais abstraction à la pièce et au monde qui m’entourait pour ne penser qu’au sourire de Kobal. Chaque fois que je le vois, mon cœur se met à battre tellement plus vite.

Ce n’est que quand j’entendis cette voix que je revins dans le monde des vivants.

▬ Si j'avais su que tu serait là, Lexa, je serais venu plus tôt !
Je regardais le nouvel arrivant qui n’était qu’autre que Sitry, 1ier lieutenant de Lucifer et frère de mon Maître et Créateur, un sourire charmant aux lèvres. « Ce n’est pas possible, il va encore essayer de me draguer. » pensais-je, plaquant un sourire tout aussi charmant sur mon visage.

-Et moi, si j’avais su que vous seriez là, je ne serais pas venue. Répondis-je, d’une voix doucereuse

En temps normal, je n’aurais pas répondu de façon aussi sarcastique, sauf que là c’est un cas différent. D’une part, ce n’est pas mon maître, je ne lui dois rien. Si ma manière de lui parler lui aurait déplu, ça fait un moment que je l’aurais su. D’autre part, je sais qu’il tente de me séduire. Enfin, pas séduire, au sens mettre dans son lit. Enfin, je suppose. J’appartiens à celui qu’il considère comme son frère. Je ne pense pas qu’il veuille lui faire du mal. Quand à moi, je préfèrerai mourir que de voir Kobal souffrir à cause de moi.

-Je vous aurais bien dit d’aller voir une humaine et de me laisser tranquille. Malheureusement, pour vous et pour moi, il n’y a pas un humain à la ronde dans ce fichu bar. Ajoutais-je en sirotant mon verre.

▬ Mais c'est qu'elle mordrais ! Dis-je amusé par son ton. Certes elle n'avais pas démontré le respect du à mon rang, mais... Elle étais à tomber par terre ce soir alors, j'étais près a passer la dessus ! Les démones étaient mon point faible, il suffisait d'avoir de jolies formes pour avoir certains passe droits avec moi. Enfin... tout dépendait ! Il fallait avouer qu'une fois passer dans mon lit, ces passes-droits cessaient vite d'exister ! Soit ça, soit si je finissait par me lasser de mon jeu. Mais avec elle, c'était toujours drôle, surtout parce qu'elle semblait sans arrêt s'offusquer de mes attentions. Que croyait-elle ? Que Kobal la ferait sienne ? Surement, mais il en ferait probablement tout un bataillon sienne juste après. La monogamie, ça n'étais pas dans nos gènes, pas dans ceux des démons en général.

▬ Tu sais chérie, humaines ou non, ça ne change rien ! On trouve toujours moyen de s'amuser ! J'ajoutais à ça un clin d’œil plein de sous entendus et buvait une gorgée du whisky que le barman venait de me servir.

▬ Et puis... tu ne serais pas curieuse de savoir ce que vaux l'autre lieutenant dans un contexte un peu plus... privé ? Je rigolais en imaginant sa réaction et tournais les yeux vers la salle, il y avais bien d'autres démons, mais aucun aussi intéressant que la miss. Je me tournais de nouveau vers elle et ajoutais:

▬ Tu sais, plusieurs d'entre elles tueraient pour être à ta place ! Je ne me vantait pas, enfin, si peu ! Ce que je voulais dire, c'était qu'elles espéraient toutes les avantages qui allaient avec, c'est à dire rien ! Elles croyaient toutes que Kobal et moi étions manipulables en un sens qu'elles y gagneraient et graviraient les échelons, mais elles avaient toutes tort !

▬ Et d'autres seraient morts pour la façon dont tu m'as parlé ! Ajoutais-je avec un sourire pour ne pas laisser sonner ça comme une menace non plus.

J’aurais du rester silencieuse, l’ignorer. Mon attaque l’a poussé en avant. L’instinct du chasseur. J’aurais du m’en douter. Je ne peux m’empêcher de frissonner sous son regard pleins de sous-entendu. Oh, pas de joie, non… Je suis juste horrifiée qu’il ose essayer de se mettre dans la poche, une démone appartenant à son frère. Je ne peux même pas m’en plaindre, on penserait que je veux séparer les deux frères et c’est le genre de comportement que Kobal ne supporte pas.

▬ Et puis... tu ne serais pas curieuse de savoir ce que vaux l'autre lieutenant dans un contexte un peu plus... privé ?

Sous l’effet de ses paroles, je le regardais, totalement choquée, alors que lui, rit paisiblement. Ma bouche s’ouvre et se ferme sans qu’aucun son ne puisse en sortir. Jusqu’à maintenant, il n’avait jamais poussé ses avances à ce point-là. Profitant que son regard soit porté sur la salle, je décidais de l’observer à la dérober. Effectivement, c’est un bel homme, à la carrure impressionnante.

▬ Tu sais, plusieurs d'entre elles tueraient pour être à ta place !

A ses paroles, un ricanement s’échappe de ma bouche. Je leur laisse la place. Je n’ai pas envie de finir dans son lit. J’ai vu comment agissaient les conquêtes de mon maître. Elles se croient supérieures, pensant y gagner quelque chose. Mais au final, tout ce qu’elles y gagnent c’est une bonne partie de sport. Qu’elles sont ridicules !

-On ne vous a jamais dit que la vantardise est un vilain défaut ?

Je savais que je jouais un jeu risqué à lui parler de cette façon un peu trop informelle, mais c’était plus fort que moi.

▬ Et d'autres seraient morts pour la façon dont tu m'as parlée !

Même avec son clin d’œil, je pris cette remarque comme un avertissement à peine voilé. Un moyen efficace de me rappeler qu’il est bien assez gentil pour me laisser lui parler de façon informelle mais que je ne devais pas en abuser. De suite, je décidais de laisser tomber le côté sarcastique. Ma vie m’importait trop pour me la faire voler par Sytry.

-Je suis désolée si je vous ai offensé, Sytry, dis-je d’une voix réellement contrite.

Et je le pensais réellement. Je ne voulais pas l’énerver alors qu’au final, c’est lui l’attraction la plus intéressante dans ce fichu bar. Au départ, j’ai failli jouer les filles charmantes à battre des paupières mais finalement, je me suis dit que je risquais de lui faire penser que je me croyais au dessus de tout, juste parce qu’il me montrait de l’intérêt.

-Mais sincèrement, je pense que vous devriez aller voir ses jeunes démones là ! Elles ont l’air bien plus intéressée que je ne le serais jamais. Mon cœur est déjà pris.

Je ne précisais pas mon corps, parce que lui … D’ailleurs le jeune homme mort à côté de Sytry était là pour le constater. Encore une apparition. Il me tardait que ça en finisse, que les sorcières règlent ces problèmes. Non pas que je ressentais de la culpabilité ou autre sentiment de ce genre là, mais, c’est dérangeant de voir les fantômes de personnes que j’ai corrompu pour mieux les tuer. Celui-là, je l’avais poussé à s’unir à moi de façon à ce que sa petite amie le voit en flagrant délit. Son amour pour elle était tellement grand que la culpabilité en était encore plus grande. Je n’ai eu qu’à attendre un peu pour mieux le tuer et l’envoyer direct en Enfers. Tout ça pour dire que mon corps, je l’utilisais souvent.

-Oh, oui je sais ce que vous allez dire que j’ai déjà eu des amants, et blablabla et blablabla. Et pour reprendre votre expression, je sais que « connaître le premier lieutenant serait fabuleux ». Mais aussi fou que cela puisse être, je n’ai pas ce genre d’ambition. Dis-je, charmante et sincère.

Je riais sans vergogne à sa réplique. Vantard, moi ? Ça n'étais pas un scoop et d'ailleurs, tous les défauts du genre étaient bon à prendre. J'étais un démon, les défauts, les mœurs douteuses et les choses du genre, c'était mon quotidien, tout comme c'était censé être le sien !

▬ Est-ce que c'est vraiment de la vantardise si elles espèrent toutes gagner des points en passant dans mon lit ? Rétorquais-je amusé par ses petites attaques à répétition. Décidément, elle contrôlait l'eau, mais elle était dotée d'un tempérament de feu.

▬ Offensé ! Tout de suite les grand mots ! Ricanais-je. Nous n'en sommes pas là. Disons que tu as de la chance d'avoir un si joli minois, ainsi que de porter cette robe ! Ajoutais-je avec un regard tout sauf discret en direction de sa chute de reins.

▬ Ton cœur ! Pitié ! Cette fois, je riais à gorge déployée. Comment pouvait-elle parler d'amour ? Ne savait-elle pas ce que nous étions. Et Kobal, elle le croyais capable de ça ? Je connaissait mon frère par cœur, l'amour n'étais pas dans ses attributions tout comme la fidélité ou les douceurs. Si elle se figurais qu'il l'aimerais un jour en retour, elle allait tomber de haut, de très haut.

▬ De toute façon, qui à parlé d'amour ?! Tu dois savoir que nous, lieutenants, nous ne sommes pas du tout branchés sentiments ! Ajoutais-je amusé en sachant très bien que si elle le savais, l'entendre de cette manière avec moi me moquant, ne lui plairait surement pas des masses.

▬ Encore une fois, tu as tout faux ! Je ne te parles pas d'ambition comme toutes ces idiotes, je te parles de passer du bon temps, ce qui est au mieux ce que tu obtiendra de mon frère également ! Expliquais-je, continuant dans ma lancée. Si elle ne voulais pas de moi parce qu'elle éprouvait des sentiments pour lui, c'était risible, car si nous nous respections et nous entraidions mon frère et moi; coucher avec les recrues de l'un ou l'autre n'avais jamais rien entaché de notre relation. Pourquoi ça aurait été le cas d'ailleurs ! En général on était plutôt là à se les recommander en fait !

▬ De toute façon, qui à parlé d'amour ?! Tu dois savoir que nous, lieutenants, nous ne sommes pas du tout branchés sentiments ! 

Je le savais pertinemment, mais l'entendre le dire de cette façon me fit voir rouge. Mais entendre dire de sa bouche à lui que Kobal ne m'aimerai surement jamais, ça me faisait plus de mal que je ne l'aurais cru. Ca me ramenait un peu trop brutalement à la réalité.

▬ Encore une fois, tu as tout faux ! Je ne te parles pas d'ambition comme toutes ces idiotes, je te parles de passer du bon temps, ce qui est au mieux ce que tu obtiendra de mon frère également ! 

Et il en rajoutait une couche en plus. La colère m'envahissait comme un torrent d'eau incontrôlable. Je pris mon verre à la bouche, le temps de me redonner une contenance. Je ne pouvais me permettre de lui parler tant que je me serais pas contrôler. Il pourrait vraiment me tuer si je lui manque vraiment de respect. Je reposais mon verre, les mains tremblantes.

-Je ne suis pas idiote, Sytry. Je sais très bien tout ça. Répliquais-je le regardant dans les yeux un court instant avant de les rebaisser.

Même s'il m'avait dit que j'avais de la chance de porter cette robe, j'avais peur qu'il décide d'en avoir marre que je le rejette. A moins que ce soit justement dans mon refus, que le lieutenant trouve plaisir à me draguer. Peut-être que si je teste une autre manière, me laissera t-il en paix. Je décidais donc de me tourner face au bar, de façon qu'il ait un aperçu plongeant sur mon dos nu, ma main faisant tourner la paille dans mon verre, mon regard plongé dans mon verre avant de le regarder d'un regard langoureux, que j'espérais convainquant.

- Vous êtes un bel homme Sytry, un très bel homme charismatique. Un démon puissant. Dis-je en approchant mon visage du sien. Vous devriez donc comprendre que je ne vous céderai jamais. Je ne suis pas intéressée.

Elle savais, alors elle devais surement avoir conscience du reste, que rien ne servait de prétendre à plus avec lui. Pourtant, ses actions ne concordaient pas avec ses paroles.

▬ Très bien, alors si tu sais tout ça, prouve-le, et cesse d'être fidèle à des chimères ! Rétorquais-je de but en blanc sans chercher à prendre des pincettes.

▬ Tu sais, ce n'est pas comme si Kobal en voudrais à l'un de nous deux ! Au contraire, il serait le premier à me demander si c'était agréable et à espérer que j'en ai eu pour mon argent, ou plutôt mon attente, avec toi ! Ajoutais-je visant cette fois purement et simplement à la blesser.

Son rapprochement subit sentait le stratagème à plein nez ! Alors, sur ses mots, je me penchait légèrement vers elle et attirait brusquement son tabouret vers moi, dans un geste qui visait non seulement à la rapprocher de ma personne, mais aussi à lui faire peur. Dans la pièce, les regards se tournèrent dans notre direction une fraction de seconde avant que tous reprennent leur discussions et leurs boissons. Personne n'étais assez fou pour vouloir savoir ce qu'il en était, ni chercher à défendre un quelconque démon contre moi.

▬ Ne jamais dire jamais, ma belle ! J’obtiens toujours ce que je veux ! Crois moi ! Quelle finisse par céder parce qu'un jour elle ouvrirais les yeux au sujet de Kobal et de leur "relation" inexistante ou parce qu'elle serait blessée par mes paroles ou bien épuisée par mes tentatives incessantes, elle cèderai, j'en faisait mon affaire !

▬ Et si tu as un semblant de jugeote, tu sauras que me résister trop longtemps n'est pas bon pour toi. Que ce soit avec moi, ou avec mon frère ! Nous n'en étions pas à tuer des démones juste parce qu'elles se refusaient à nous mais si elle se montrait trop longtemps distante et brusque, elle risquait de se brûler les doigts. Kobal le premier ne tolérerai pas qu'on me fasse un tel affront. Le respect du à note rang, lui comme moi le prenions à cœur.

▬ Mais tu le verras bien assez tôt, chérie. Chuchotais-je à son oreille à présent à portée de mes lèvres. La colère ou bien la peur que je mette mes menaces peu déguisées à exécution la faisait trembler et j'adorais ça. Je laissait glisser mes doigts sur son dos nu, descendant avec douceur jusqu’à les éloigner subitement d'elle.

▬ Tu verras tout ce que tu y perds à me résister. Les sous entendus dans mes paroles étaient plus qu'évident. Les menaces étaient loin derrière moi, je préférai encore l'émoustiller que lui faire peur pour parvenir à mes fins.

Je m’étais à peine rapprochée de son visage que je le regrettai : il avait intentionnellement avancé mon siège vers lui. La peur commençait à s’immiscer en moi, comme un serpent distillant son venin. Peur qu’il me tue, peur d’être plus attirée par lui que je ne l’aurais cru.

Les paroles qui en suivirent étaient à la fois faîtes pour me charmer et pour me faire peur. Comme si je ne savais pas qu’en tant que premier lieutenant, il devait être habitué à avoir absolument tout ce qu’il voulait.

S’il n’avait pas fait mention de son frère, peut-être que je n’aurais prêté qu’attention à sa main effleurant mon dos de façon tout à fait douce et suggestive. C’était totalement délicieux. J’aurais pu craquer, malheureusement pour lui, il n’arrêtait pas de tout ramener à son frère. Même sa façon sexy de me chuchoter à l’oreille combien je risquais d’y perdre n’arrivait pas à me distraire. Parce qu’il ramenait encore l’histoire à Kobal. Encore et toujours. Ce soir, je m’ennuyais tellement que s’il n’avait pas prononçait le nom de Kobal, je lui aurais cédé. Piètre démonstration de self-control, je l’avoue. Mais comment résister face à des mains aussi expertes et à une voix aussi envoûtante. Même quand il avait retiré ses mains, j’aurais bien voulu qu’il les y laisse. C’était tellement agréable dans un sens.

-Vous voulez savoir la vérité, Sytry ? faisant une courte pause, mon regard langoureux toujours présent. Vos mains et votre voix sont électrisantes. Mais vous avez fait une erreur : parler de Kobal. Chuchotais-je au creux de son oreille à mon tour. Pourquoi vous sentez-vous obliger de le mentionner à quasiment chacune de vos phrases ?

Je sourirais, certaine de mon effet. Effectivement il avait visé juste quand à mes sentiments, surement trop humains pour Kobal, malheureusement pour lui, j’étais loin d’être stupide. Il pensait quoi ? Qu’a force de me blesser ou de me rappeler que Kobal ne m’aimerai pas plus que toutes les catins qu’il a dans son lit, je me glisserai dans le sien ?

-Ce que je ne comprends pas c’est votre attitude. Depuis le temps que vous tentez sans succès de me mettre dans votre lit, je pensais que c’était justement l’attrait du refus qui vous attirez. Et maintenant, vous me dites pratiquement qu’il ne faut pas que je tarde à vous céder à vous ou à votre frère. Sauf que votre frère, il pourrait me prendre quand il voudrait et ou il voudrait, je serais toujours d’accord. Ajoutais-je toujours au creux de son oreille.

Le comparer à son frère était vicieux, voir dangereux, mais c’était tellement tentant. En même temps c’est lui qui a commencé en premier, à parler toujours de son frère. Et puis je suis une démone, j’aime semer la zizanie dans la tête des gens. Je suis peut-être folle d’aimer mon maître au point d’espérer qu’un jour il m’aime autant que je l’aime, je ne suis pas stupide pour autant. Enfin, pas tout à fait. J’espère juste ne pas trop l’énerver.

Je jubilais à la simple pensée de l'effrayer et de la blesser. Mes paroles étaient cinglantes, durs et pourtant si vrai. C'était surement ce qui faisait le plus mal ! La vérité était toujours plus douloureuse, n'est-ce pas ?! Ainsi, lorsqu'elle me faisait son petit laïus et me demandais pourquoi je parlais de Kobal à ce point, j'éclatais purement et simplement de rire.

▬ Ohhh, chérie. Tu vois, si tu me le demande, c'est que tu mérite amplement tout ça ! Je plongeais mon regard dans le sien alors qu'elle enchainais en me parlant de notre passé et de mon acharnement. Mais chaque chose en son temps, j'allais y venir. Son habileté à me comparer à mon frère ne m'avais en rien blessé, nous avions déjà partagé les même conquêtes ! Avec une si longue existence et notre amour si prononcé pour la gente féminine, comment aurait-il pu en être autrement ?

▬ Tu sais ma belle, un démon ne vie pas que pour la luxure, il y a un sacré bon nombre de choses dans lesquelles j'excelle. Et si tu veux tout savoir... Je marquais une courte pause, me rapprochant de son visage pour lui murmurer le regard pénétrant et l'air impitoyable :

▬ La douleur dans ton regard quand j'ai dit ces choses... Chaque petite mention faite de mon frère en valais parfaitement le coup ! La peine, c'était un sentiment que je prenais toujours plaisir à provoquer. La simple idée qu'un démon ressente des sentiments aussi mièvre que de l'amour me rendait nauséeux; alors quel meilleur moyen pour la faire réagir et oublier ça que de la faire souffrir en retour ?! Ma raison ?! Elle était simple et unique: je voulais la faire souffrir.

▬ Alors oui, je te dis qu'il ne faudra pas que tu tienne trop longtemps comme ça. Parce que tant que tu me résistera, tu sera esclave de se sentiment immonde qui te pollue l'esprit et crois moi, c'est peut être encore plus dangereux que tout ce que je pourrais te faire si j'en venais à me lasser de tes refus ! Je m'éloignait de son visage changeant automatiquement d'expression, et me rapprochait de son oreille pour lui chuchoter ces quelques mots:

▬ C'est une honte, n'est-ce pas ? Quand on songe au bien que je pourrais te faire ! Je marquais une petite pause, puis ajoutais:

▬ Alors choisi bien Lexa, car le compte à rebours est lancé !

Son regard me pénétrait jusqu’au fin fond de mon âme damnée. L’entendre me dire qu’il aimait me voir souffrir en mentionnant son frère me fit sourire. « C’était donc ça son secret pour attirer les femmes à lui ? Il les menace pour qu’elles cèdent ? C’est vraiment pitoyable. »

L’excitation prenait le pas sur la peur. Sa menace à peine voilée était comme un shoot d’adrénaline que je n’avais pas eu depuis longtemps. J’aimais les défis. Et celui-là était de loin le plus intéressant de ma vie. Je décidais de voir jusqu’à quand le grand Sytry garderai son calme pour se laisser à sa fureur démoniaque.

▬ Alors choisi bien Lexa, car le compte à rebours est lancé !

Je ris, d’un rire crystallin, limpide comme de l’eau.

-Vous m’avez cerné Sytry. Quelle victoire !, en applaudissant des mains. M’attaquer en mentionnant Kobal. Vous êtes tombé bien bas. Tout le monde sait à quel point je suis attachée à mon maître, Si vous voulez vraiment me faire souffrir trouver autre chose. Parce que ce n’est rien comparé à la souffrance que je ressens chaque jour, chaque heure, chaque minute et chaque seconde.

Je croisais les jambes de manière à relever la robe à mi-cuisses. Je me reculais lentement sur mon siège avant de prendre mon verre à la main pour boire une gorgée du cocktail. Je pris un air insolent sur mon visage.

-En tout cas, je comprends mieux pourquoi vous avez autant de conquêtes. Vous les menacer de les faire souffrir pour mieux les mettre dans votre lit. Ça doit être aussi pour ça qu’elles vantent toutes vos exploits. Comme dit le proverbe « C’est ceux qui en disent le plus qui en font le moins. »

Voyons s’il va résister longtemps à mes attaques sur son égo. C’était un homme. Ils réagissent toujours violemment quand on porte atteinte à leur virilité sexuelle.

Je m’approchais donc encore une fois de lui, si près que je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres.

-Vous n’avez vraiment aucune fierté. Insister encore et encore, juste pour coucher avec une démone. C’est pathétique. Maintenant, si vous voulez bien, je vais rentrer chez moi. Ajoutais-je avant de descendre de mon siège et de commencer à partir.

L'amour était un sentiment humain, rien de bien glorieux quand on est censé être un monstre de cruauté ou une âme damnée comme certains nous considéreraient. Alors comment pouvait-elle se regarder dans une glace et encore se considérer comme un démon ? Meilleure question, comment osait-elle me parler de la sorte ?! J'écoutais pourtant son monologue jusqu'à la fin, ma sentence méritait réflexion et également d'entendre tout ce qu'elle avait à dire. Je n'était pas un monstre de patience, mais avec un peu de chance je tiendrais jusqu’à la fin de son discours. Ça y es ? Elle avais fini !? Et elle croyais allez ou comme ça ? Je me levais à sa suite et l’attrapait par le bras la ramenant brutalement dans ma direction. Je gardais ma prise sur elle et saisissait son menton de mon autre main, pressant si fort que si elle avais été humaine je lui aurait brisé la mâchoire.

▬ Si tu crois que je t'ai dit toutes ces choses pour te mettre dans mon lit, tu as encore beaucoup à apprendre ! Commençais-je sur un ton sans appel. Ma voix dur et grave n'était pourtant pas assez forte pour que les autres profites de notre altercation; ce qui ne les empêchaient pas de regarder la scène comme s'ils étaient happés par la situation. Pourtant, aucun ne bougeais un petit doigt. Personne n'était assez fou pour essayer et elle le savais certainement tout comme moi.

▬ Tu veux savoir pourquoi j'ai agit comme ça ce soir ? Pourquoi Kobal ne pourra jamais être avec toi comme tu l'espère ? Tes sentiments sont une honte pour notre race toute entière, plus vite tu comprendras ça, mieux tu te portera. Crachais-je en songeant à la réaction qu'aurait eu mon frère s'il avait entendu l'une de ses recrue me parler de la sorte.

▬ Et encore une chose ! Dis-je cette fois plus fort, laissant à notre auditoire la chance d'entendre ce qui suivais. Les démonstrations de force étaient toujours le meilleur moyen de faire passer un message.

▬ Je ne suis peut être pas ton commandant direct, mais je suis ton supérieur, alors la prochaine fois qu'il te passera par la tête de me manquer de respect, garde à l'esprit que ce sera la dernière chose que tu fera ! Tous les regards étaient sur nous et si j'avais eu ne serait-ce qu'une once d'égard pour elle à ce moment, je me serait peut être retenu de faire ce que je fis juste après. Je resserrai un peu plus ma main sur sa mâchoire puis la jetais au sol, genoux à terre.

▬ Maintenant, montre moi un peu plus de respect ! tonnais-je en la regardant à mes pieds. Je venais de l'humilier en public. Chose peu judicieuse si je voulais la séduire, mais... est-ce que je le voulais encore ? La manière dont elle m'avais parlé, c'était la douleur qui l'avais fait me répondre de la sorte, mais ça n'allais pas me faire être plus indulgent, au contraire. Car elle n'était pas censé ressentir ces choses, là était tout le problème.

L’étau de sa main sur ma mâchoire était tel que j’avais l’impression de me l’être bloqué dans un étau de fer. Sa voix et son regard n’avaient plus une once de charme. C’était le premier lieutenant de Lucifer dans toute sa splendeur qui me fixait de ses yeux froids. Je ne savais pas trop quand j’avais dérapé mais effectivement j’avais dérapé. J’avais fait une erreur. Une énorme erreur. Me mettre à dos Sytry n’était vraiment pas une bonne idée.

Alors qu’il m’expliquait comment il me voyait, je sentais les regards vers nous. Je n’osais pas regarder ailleurs que dans sa direction. De toute façon, cela n’aurait servi à rien. Ce n’est pas comme si des démons allaient se mettre entre un lieutenant et sa proie.

Je savais qu’il n’allait pas me tuer, sinon il l’aurait déjà fait. Enfin je pense. Par contre quand il mentionnant encore une fois Kobal, la peur s’insinua en moi. Peur qu’il en parle à Kobal, et peur de ce que Kobal pourrait me faire. Le respect hiérarchique est très important. J’avais tellement mal à la mâchoire que je sentais mes yeux me piquaient. Je tentais de les garder bien secs, parce que sinon Sytry pourrait penser que c’est à cause de ce qu’il vient de me dire. « J’étais une honte pour notre race ? Aimer et être loyal à la mort à son créateur c’est honteux ? » . Il pouvait bien penser ce qu’il voulait de moi, tout ce que je voulais c’est qu’il arrête de me draguer. Je pense que là c’est chose faite. S’il pensait que je lui avais manqué de respect à cause de la douleur que m’infligeait ses paroles au sujet de Kobal, il pouvait bien se fourrer un doigt dans l’œil, mais je n’allais certainement pas lui faire remarquer. Ce n’était pas le moment.

▬ Je ne suis peut être pas ton commandant direct, mais je suis ton supérieur, alors la prochaine fois qu'il te passera par la tête de me manquer de respect, garde à l'esprit que ce sera la dernière chose que tu feras !

Sa main se serra encore un peu plus sur ma mâchoire. Je ne pensais pas ça possible mais si, j’avais l’impression qu’il était en train de me la broyer. Mais ce n’était rien comparé au choc que je reçu quand il me jeta violemment au sol. C’était de l’humiliation pure et dure. Si ce n’était pas Sytry qui s’en chargeait, c’étaient les démons présents qui en parleront de cette histoire. Et cela finirait aux oreilles de Kobal. Il me tuerait, j’en suis sure.

Je me tenais la tête baissée, n’osant pas le regarder. Son ton impérieux me demandant de lui montrer le respect qu’il mérite me donnait la chair de poule. J’étais ridicule, par terre, humiliée. Je ne savais pas si m’excuser à plate couture arrangerait mon affaire. Je regrettais vraiment le moment ou j’avais commencé à l’attaquer. Même si ça me dérangeait vraiment ses manières de vouloir me mettre dans son lit, nos petites joutes verbales ont toujours été un réel plaisir à mes yeux. Jusqu’à maintenant. Mais je ne savais toujours pas quoi faire. Finalement, je décidais de me lancer. Je relevais la tête, le regardant dans les yeux.

-Je m’excuse Maître. Cela ne se reproduira plus. Je n’aurais pas du vous pousser à bout.

Les yeux vers lui, c’était pour qu’il sache que je regrettais vraiment ce que j’avais fait, mais aussi pour qu’il sache que je n’étais pas que la larve pleine d’amour qu’il pensait que j’étais. Il devait très bien savoir que j’étais parmi les meilleurs démons de Kobal. Toujours prête à tuer, manipuler pour son compte. A la fin de ma phrase, j’inclinais la tête en signe de soumission et de respect, avant de me relever. Je voyais un bleu apparaître sur ma jambe, à l’endroit ou elle avait rencontré intimement le sol dur du bar. C’était bien ma veine. Ma mâchoire ne devait pas être en bien meilleur état. Ne voulant pas importuner plus longtemps le démon, je me retournais, et boitant légèrement, ma cheville ayant du prendre un coup aussi finalement, j’entrepris de partir avec le reste de dignité qu’il me restait.

La peur semblais finalement s'être emparée d'elle, la peur ou l'humiliation. Car elle avais finis par rester genoux au sol et avais levé la tête dans ma direction avant de s'excuser. Le "maître" qu'elle employa me sembla superflu, après tout, je savais pertinemment que le seul quelle considérait comme son véritable maître s'était Kobal, sinon pourquoi m'avoir parlé comme elle l'avais fait ?! Pourtant, le son de sa voix et ses excuses étaient agréables à entendre. Elle me témoignait enfin le respect qu'elle me devais et j'en était satisfait, même si il avait fallu en arrivé là pour qu'elle me l'accorde. L'humiliation, elle ne l'oublierai pas. Elle serait surement très rancunière à ce sujet, moi je l'aurais été. Mais peu m'importait, je savais que Kobal serait de mon avis quant à ma réaction et si elle voulais se venger... grand bien lui fasse, ce n'était pas comme si j'avais quelque chose à craindre. Elle par contre... elle aurait tout à y perdre à commencer par Kobal. Malgré tout ça et mes pensées qui divaguaient je la laissait se relever et partir. J'avais eu ce que je voulais et je comptais tout de même la laisser repartir la tête haute. Tous les regards s'étaient détourné de nous aussitôt qu'elle avait fait mine de partir.

▬ Lexa ! L'interpellais-je sur un ton plus posé cette fois. J'avais encore envie de continuer cette conversation et ce sans avoir forcément un auditoire. Quand à sortir par la porte principale, pas forcément une bonne idée !

▬ Je suis garé derrière, suis moi ! C'était un ordre, pas brusque ni agressif, mais s'en était bel et bien un. Je ne proposait pas de la ramener loin de moi cette idée, mais je souhaitait encore lui dire quelques petite choses et je ne voulais pas être vu sortant de ce bar !

A l’annonce de mon prénom par Sitry, alors que je me dirigeais vers la sortie, je me figeais. J’interrompis un court instant mon périple jusqu’à la sortie.

▬ Je suis garé derrière, suis moi !

Pendant un court instant, j’avais envisageait de continuer ma route, sans tenir compte de son ordre. Bien que sa voix n’était pas aussi taillante qu’il y a à peine quelques instants, je sentais qu’elle ne souffrait d’aucune réplique. Et puis faut dire que la curiosité a toujours été mon plus gros défaut. Je me demandais bien ce qu’il pouvait avoir à me dire. Parce que je supposais fortement qu’il avait quelque chose à ajouter. Sauf que je ne voyais pas trop quoi. Pour moi cette conversation était finie.

La curiosité l’emportant, je me décidais à le suivre par la porte de derrière en me traitant intérieurement d’imbécile. Je cherchais vraiment le bâton pour me faire battre. Je le suivais donc à travers le bar jusqu’à arriver à sa voiture, flambant neuve. Forcément. Pourtant, je ne sais pas pourquoi, je me demandais s’il avait déjà accueilli beaucoup de filles pour ses rendez-vous d’un soir dans cette voiture. J’esquissais un sourire en tentant de me concentrer sur autre chose. Ce n’était pas le moment de sourire.

Je m’installais donc dans sa voiture. L’intérieur sentait le cuir entretenu. Logique. Même un démon a les mêmes mauvaises habitudes qu’un homme concernant sa voiture. Je l’avais bien remarquais dès que cette machine avait fait son apparition. Les hommes les bichonnent et en prennent plus soin que d’une femme. Pathétique. Ce n’est pas comme si une voiture pouvait donner du plaisir à un homme.

Je gardais la tête baissée, ne disant pas un mot. J’avais pensé pendant un quart de secondes à regarder sur le côté par la fenêtre, mais je m’étais dit que ça serait un peu trop impoli pour le moment. Je serrais les genoux, mes mains jointes sur mes cuisses. Tout dans mon attitude tendait à montrer ma soumission. J’avais compris mon erreur. Mais je n’allais toujours pas parler. J’attendais qu’il parle en premier. Je n’allais pas lui faire le plaisir de lui demander ce qu’il me voulait.

J’attendais patiemment qu’il daigne m’adresser la parole et qu’il m’explique pourquoi il m’avait fait venir à sa voiture, surtout que je doutais que ce soit par bonté d’âme pour me ramener chez moi.

Elle semblait avoir hésiter à répondre à mon ordre, enfin... répondre n'était pas le mot puisqu'elle était restée muette tout du long. Mais un instant, je pense qu'elle avait hésiter à sortir de ce bar sans demander son reste et tout sauf m'accompagner derrière, à l'écart des regards. Seulement, si elle avait jugé qu'il était bon de me désobéir, elle aurait souffert un peu plus ce soir. Sa décision, pour quelque raison qu'elle l’eut prise était donc la bonne, même si elle n'avais pas pipé mot depuis que je l'avais empêchée de partir.

▬ Tu sais Lexa, ce genre de situations, ça ne peu pas se reproduire ! Que voulais-je bien dire par là ? Elle n'étais pas idiote, elle savais que les démons n'aimaient pas forcément répondre de leur actes à quelqu'un, pourtant c'était les règles et même si j'avais fait preuve de force et d'exemple avec elle. Sa réaction et sa façon de me tourner le dos dans ce bar rempli de démons ne pouvais pas devenir une habitude.

▬ Nous sommes à un tournant important dans nos plans, lorsque nous aurons libéré tous les cavaliers, la machine sera lancée. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du temps avec des mutineries ou des interrogations. J'étais courtois, surtout parce que je m'étais montré assez violent pour ce soir. Non pas que j'étais là à compter, mais je ne souhaitait pas passer mes nerfs sur mes propres soldats ou ceux de mon frère non plus. Les humains, c'étaient eux la cible et nos rangs devaient restés tel quel.

▬ Et ce genre d'attitude, devant tout ces démons, c'était stupide et inconsidéré. Tu ne veux pas que je cherche à te séduire, très bien ! Mais crois moi tu aurais préféré que je continue face à celui que je suis le reste du temps. Je marquais une pause, et ajoutais plus cinglant cette fois:

▬ Est-ce que tout est clair ?!

Il avait raison. Ca m’énervait au plus au point de l’admettre, mais effectivement, il avait raison. Lui avoir témoigné de l’irrespect, c’était comme me rebeller contre son autorité. Et cela, je ne pouvais me le permettre. Je savais très bien qu’on entamait une période délicate pour nos plans. Mon but était justement d’aider les lieutenants à accomplir leur mission. Enfin surtout un. Je n’étais pas une rebelle. Tout ce que je voulais, c’est que les plans de mon maître réussissent.

▬ Et ce genre d'attitude, devant tout ces démons, c'était stupide et inconsidéré. Tu ne veux pas que je cherche à te séduire, très bien ! Mais crois moi tu aurais préféré que je continue face à celui que je suis le reste du temps. Est-ce que tout est clair ?!

Notons tout de même le ton un peu cinglant qu’il avait utilisé pour sa dernière phrase. Effectivement, c’était clair, mais j’avais quelques petits trucs à lui dire. Mais je ne savais pas trop comment lui dire. Je décidais toutefois de le regarder dans les yeux. De beaux yeux qui n’étaient plus aussi pétillant que tout à l’heure.

-Parfaitement clair. Je m’excuse encore une fois de mon comportement. Tout ce que je souhaite, c’est que vos plans réussissent et je m’y attèle au maximum.

Je pensais à m’arrêter là, mais finalement, l’audace pris le dessus. Mais pas trop non plus, je n’osais pas le regarder dans les yeux pour dire ce que j’allais dire.

-J’ai toujours apprécié nos petits flirts, c’était marrant sauf que jusqu’à présent, vous n’aviez jamais été aussi insistant. Mais je suppose que ce genre de privilèges, vous les réservez qu’à vos conquêtes.

La dernière phrase, je l’avais quasiment mâché. Parlant un peu trop vite, espérant qu’il n’entende pas. C’était ridicule. La je lui disais que nos joutes verbales m’avaient toujours distraites. Il allait surement me sortir qu’il fallait que j’y pense avant d’être irrespectueuse. Je l’aurais cherché. Je savais très bien que nos relations ne seront jamais comme avant.

-Mais comme vous dites, pas d’interrogations. En avez-vous fini, maintenant ? J’aimerai bien rentrer chez moi, si vous le permettez.

C’était osé de lui demander de partir comme ça, mais ma cheville commençait à me faire mal, j’allais devoir mettre un bandage en rentrant. Le chemin du retour va être long. J’avais vraiment tout gagné dans cette soirée : j’avais énervé Sytry, au point qu’il me parlait comme il ne l’avait jamais fait et maintenant ma cheville fragilisée. J’aurais su, je ne serais jamais sortie noyer mon ennui.

Ces dernières paroles étaient sincères ! Elle regrettais d'avoir agit de la sorte, on le sentait à sa voix. Et même si ce n'était pas par rapport à moi, mais plus parce qu'elle avait réagit que se rebeller contre l'autorité en ce moment n'était pas une bonne idée, c'était toujours bon à prendre et ça voulais dire qu'elle n'était pas inconsciente de ce qui se passait. Saul avait beau être le seul électron libre, nous refusions que sa rébellion donne des idées à d'autres. Je souriais, à moitié en train de me moquer d'elle lorsqu'elle avoua avoir été friande de nos flirts. C'était à croire qu'elle se foutait de moi ! Elle venais de me provoquer et de m'envoyer promener et elle aimais ça ?! Bon c'était un démon donc le coté tordu de la chose, je comprenais, mais du reste, je me demandais pourquoi diable elle avait été aussi désagréable alors.

▬ Tu as réagis comme ça, simplement parce que j'ai été trop direct !? S'il te plait... épargne moi les petites filles ingénues ! Ricanais-je ouvertement, sans me demander si ça allait la vexer ou non. Qu'est-ce que j'en avais a faire, de toute façon.

▬ Et tu croyais quoi alors ? Ou pensait tu que ces flirts allaient nous mener ?! Nous sommes des démons, désolé, mais je n'allais pas me contenter de ça éternellement ! Si tu n'as rien à offrir... alors passe ton chemin ! Ajoutais-je, cette dernière phrase n'étant pas destinée à Lexa en particulier, mais plus à toutes les femmes qui pouvaient vouloir se refuser à moi, quoi que pour certaines, humaines en général, le passe ton chemin pouvais avoir des fins différentes ! Je riais toujours et fut surpris par sa demande. Je l'avais vexée alors ? Pourquoi voulait-elle partir ? J'avisais sa posture et comprenais qu'elle avait mal quelque pars. Sa cheville ! Il n'y avais qu'une raison pour laquelle sa blessure n'avais pas déjà guérit, hormis le fait qu'elle guérissait nettement moins vite que moi bien sure. Je la regardais et d'un ton agacé et amusé à la fois, je lançais:

▬ Fait moi voir ta cheville ! Ça n'étais pas vraiment une demande ou une invitation, je ne m'étais pas encombré de détails et avait attrapé moi même sa jambes, posant sa cheville sur mes genoux. Voila pourquoi elle n'avais pas guérit ! J'y étais allez assez fort et sa cheville n'étais pas complètement dans son axe... normal. Il me suffisait de la remettre d'aplomb et la guérison se ferait rapidement. Je ne la prévins pas, je n'étais pas médecin et encore moins compatissant, ce que je faisait là, c'était le summum que ma "gentillesse" pouvais offrir ! Je plaquais chacune de mes mains au dessus et au dessous de la blessure, appliquait une pression suffisante, puis... d'un mouvement brusque je remettais sa cheville en place. Le bleu sur sa cheville se résorba sous mes yeux et la douleur devais avoir presque disparu, si ce n'est pas entièrement.

▬ Ça va mieux, princesse ? Fis-je un tantinet amusé.

▬ Et tu croyais quoi alors ? Ou pensait tu que ces flirts allaient nous mener ?! Nous sommes des démons, désolé, mais je n'allais pas me contenter de ça éternellement ! Si tu n'as rien à offrir... alors passe ton chemin !

Honnêtement oui je le pensais. Je pensais qu’il appréciait ma répartie et qu’il trouvait ça marrant de me draguer. Je n’avais jamais vraiment cru qu’il pourrait vouloir m’avoir dans son lit. Pour le coup, effectivement, j’avais peut-être été trop naïve. Pour un démon c’était le comble mais j’étais tellement attachée à mon Maître que j’aurais eu l’impression de le tromper. Visiblement, j’avais eu tord de penser de cette manière. A moins que ce soit sa méthode de persuasion. Me faire croire que Kobal serait d’accord alors que non. « Non mais que t’es bête ma fille. Sytry peut avoir toutes les filles qu’il veut pouvoir vouloir te monter contre Kobal ? Faut vraiment que j’arrête mes délires. »

-Honnêtement je pensais juste que ça vous amusez, que vous n’étiez pas vraiment sérieux. Répondis-je. Bref ce n’est pas grave.

▬ Fait moi voir ta cheville !

Avant même que j’ai le temps de protester, il m’avait attrapé ma cheville, pour l’observer. Elle faisait un drôle d’angle avec le reste de ma jambe. Si je n’avais pas si mal, peut-être que j’aurais apprécié le contact de ses mains sur ma peau. Ma cheville était posée sur sa jambe. Le temps que je comprenne, il la tenait entre ses mains pour la remettre droite. Soudain, un frisson, semblable à un courant électrique me parcouru tout le corps. Et ce n’était pas un frisson de plaisir, au contraire. Mais l’instant d’après, je ne ressentais plus rien.

▬ Ça va mieux, princesse ?

Son ton amusé m’exaspérait au plus haut point. Non seulement il m’avait humilié, mais en plus maintenant je lui étais reconnaissante. Je n’aimais pas du tout ce sentiment d’être redevable à quelqu’un. Surtout quand ce quelqu’un était Sytry, premier lieutenant de Lucifer. En tout cas, ma cheville était comme neuve et le bleu commençait déjà se résorber. Fabuleux.

-Merci oui. Vos mains peuvent faire des miracles quand elles ne cherchent pas à me broyer le visage.

A peine avais-je prononcé mes paroles que je les regrettais déjà. « Ah ben bravo, maintenant c’est toi qui flirte avec lui. Je vais penser pour une folle. Quoique je le suis déjà. » . Mais bon le mal était déjà fait. Il était trop tard pour récupérer mes paroles. Tout ce que je pouvais faire, pour ne pas passer pour une virago complètement indécise c’est d’assumer mes paroles. J’ai déjà dit bien pire à d’autres démons qui c’était mis à rougir tellement mon regard pouvait être évocateur quand je le voulais.

Je décidais donc d’y jeter un regard et un sourire tout ce qu’il y a de plus aguichant. Je décidais de laisser ma cheville sur sa jambe le temps d’y poser une dernière question.

-Ca vous arrive souvent de malmener une fille avant de l’amener dans votre voiture pour lui réparer la cheville ? demandais-je.

Il allait voir qu’est ce que ça faisait de se faire atticher quand on n’en a pas envie. Je suis une démone, et je suis réputée pour mon côté tordu et légèrement pervers. C’était dangereux, certes. Il pourrait voir la une occasion de m’avoir. Sauf que je n’étais pas sure qu’il en ai toujours envie. Et fallait avouer que j’adorais tester les limites des gens. Surtout des beaux bruns sexy qui me veulent dans leur lit. Et puis, s’il ne voulait plus, je m’amuserai à le mettre mal à l’aise. Avec son égo surdimensionné, j’étais quasiment sure qu’il croirait que je veux récupérer ses faveurs. Sauf qu’il avait de la chance mine de rien. Parce qu’en général, je ne m’embêtais pas à atticher les démons. Je ne draguais ouvertement que les humains que je veux corrompre ou les démons dont je veux récupérer les informations. Il pouvait très bien penser que j’étais une folle, hypocrite et manipulatrice. C’était vrai, mais pas avec Kobal. Ma loyauté envers lui était ancrée en moi. Tout ce que je faisais, c’était pour lui, corrompre et tout ça tout ça. Le bien, le mal, rien à faire. Sytry pouvait bien penser ce qu’il veut, tant qu’il sait que jamais je n’entraverai les desseins de Lucifer et les leurs.

Je n'arrivais pas à me décider sur le ton dans sa voix ! Étais-ce de l’insolence, ou bien de la séduction ? Même si j'avais du mal à l'imaginer me tendre de telles perches après m'avoir clairement envoyé promené, je l'imaginais encore moins chercher à m'énerver après la démonstration de force que j'avais fait. En voyant le regard qu'elle me lançais ensuite, je finissait par me décider pour la seconde solution, ne comprenant pas pour autant ses réactions. Qu'est-ce qu'elle cherchais ? Se faire pardonner et éviter de perdre l'estime de Kobal ? Ou bien peut être qu'elle ne savais pas ce qu'elle voulais avant que j'énonce clairement ce que moi je désirait ! Mais c'était peu probable, j'avais cru comprendre qu'elle était certaine de vouloir se "consacrer" à Kobal et qu'elle avais peur de lui manquer de respect ou de fidélité en se laissant séduire. Foutaise ! Kobal avait bien entendu déjà mis de MES démones dans son lit et inversement, ça n'était pas une question de pouvoir, pas du tout !

▬ Toi tu appelle ça malmener, moi j'appelle ça se faire respecter, chacun sa vision des choses ! Dis-je avec un sourire aux lèvres, toujours accaparé par son revirement que j'essayais de comprendre.

▬ Et puis... tu m'aurais presque fait de la peine avec ta cheville ! C'est navrant de voir comment vous pouvez être si fragiles. Je ne parlais pas des femmes bien sur ! Je n'étais pas sexiste, en aucune façon, non, je parlais des démons sous mes ordres tout sexe confondu. Je voulais juste lui rappeler que j'étais plus fort, mais aussi plus puissant, pour peut être la dissuader de jouer avec moi et d'essayer de m'aguicher pour s'amuser comme elle semblait vouloir le faire. D'ailleurs, si elle voulais jouer à ce jeu, je pouvais le faire moi aussi, j'étais même passé maitre en la matière. Sur cette pensée, je m'approchait d'elle, de manière assez intime, sa jambe toujours sur mes genoux, mon visage à quelques centimètres du sien.

▬ Si tu veux recommencer notre petite danse, grand bien te fasse, mais n'oublie pas que lorsque je joue, JE fixe les règles. J'avais dit ces mots sans pour autant y mettre une once de menace; mon ton était posé, je préférait être clair voila tout, d'ailleurs j'avais mis un point d'honneur à la tester, lui faisant comprendre par la même que je ne souhaitait pas lui faire de mal, caressant son bras au gré de mes paroles.

▬ Si tu veux recommencer notre petite danse, grand bien te fasse, mais n'oublie pas que lorsque je joue, JE fixe les règles.

Je pouvais difficilement l’oublier. Son visage si près du mien à présent me rappelai bien combien j’avais fait l’erreur de jouer avec lui. Mais visiblement, il n’était pas trop rancunier. Après notre altercation assez violente, j’avais réalisé à quel point j’étais chanceuse d’avoir suscité l’intérêt de Sytry, ainsi que sa tolérance. Je me disais maintenant, que s’il pensait que c’était juste pour être dans ses bonnes grâces, il ne voudrait pas conclure pour de bon.

J’approchais mon visage du sien, si bien que je pouvais sentir son souffle sur mon visage. C’était dangereux, de le tenter, surtout avec ses mains qui caressaient mon bras doucement.

-Je peux difficilement oublier que c’est toujours vous qui décidez au final.

Ce jeu du chat et la souris me tentait bien mais j’aimerais bien connaître ses règles avant de m’y lancer. Parce que je ne doutais pas que la souris c’était moi. Je sentais que mon changement de comportement avait du le troubler. Personnellement, même si ça n’avait pas été mon but, j’en été assez contente.

-Mais j’aime jouer. Surtout au chat et à la souris. En général, je préfère être le chat, mais là je vais faire une exception je présume. Ajoutais-je, un sourire espiègle aux lèvres, essayant de cacher l’effet que me faisaient ses mains sur ma peau.

Jamais avant il ne m’avait touché comme ça. Bizarrement c’est bien plus agréable que toutes les fois ou j’ai couché avec des types pour les corrompre. Et d’après ses dires, Kobal ne m’en voudrait pas de m’amuser avec son frère. Cela jetait un grand trouble sur mes convictions. Persuadée que j’étais que Kobal me détesterai si je couchais avec son frère.

-Alors quelles sont vos règles ? Qu’il n’y ait pas de quiproquo cette fois-ci.

Quelle l'oublie ! Et je me ferais un plaisir de le lui rappeler de toute façon. Je n'étais pas du genre à laisser passer trop de choses et elle, elle y avais eu droit un nombre suffisant de fois selon moi. Aujourd'hui, les laisser-passer c'était terminé en ce qui la concernait et je comptais bien être clair sur ce point avec elle.

▬ Tu présume bien, mais sache que le chat attrape toujours la souris ! Si tu te pose encore des questions sur la fin des hostilités ! Si elle avais été naïve sur ce point, je doutais qu'elle le soit une nouvelle fois après ça !

▬ Les règles sont plutôt simples. Je ne joue que si le jeu en vaux la chandelle, si tu prévoie simplement te t'amuser et de ne jamais donner suite, tu ferais mieux de te raviser, tout de suite ! Je donnais le ton, mais avec nos récents... rapports, je préférai être clair. Je n'allais pas lui forcer la main, ni lui en donner l'ordre, mais si elle savais qu'elle se refuserait à moi, à quoi bon continuer ? Si elle voulais juste s'amuser à mes dépends, ce qu'elle en gagnerai ne serait pas du tout à son goût !

▬ Je ne préviens qu'une fois avant de frapper et ce soir tu à eu ton avertissement en bonne et due forme ! Malgré mes paroles, mes gestes restaient souples et doux, je savais que quoi qu'elle en dise, même si elle ne voudrait pas l'admettre elle appréciait mon touché. Sinon pourquoi continuer à jouer ? Je ne pouvais pas croire qu'elle voulait juste se payer ma tête ! Parce que ça reviendrait à perdre la sienne déjà, et parce que de ce que je savais d'elle, elle n'était pas aussi stupide.

▬ Alors si tu pensais que ce serait juste un bon moyen de te venger pour ce soir que de me faire miroiter tes faveurs, tu devrais reconsidérer la chose ! Je ne plaisantait pas, ma voix était net, dur et tout ce qu'il y avais de sérieuse. Si elle avait eu ne serait-ce qu'une hésitation quand au sort que je lui réservait si elle se jouait de moi, s'en était fini !

▬ Par contre, si tu as envie de jouer, vraiment... Le reste se passait de mots, je glissait ma main de son bras à sa hanche, puis à ses reins et remontait son dos délicatement, touchant sa peau dénudée, la rapprochant de moi, mes lèvres à quelques millimètres des siennes.

▬ Game on ! ajoutais-je avec un sourire en coin levant mon regard de ses lèvres à ses yeux et plongeant dans ses prunelles comme si je voulais la faire défaillir, mais peut être étais-ce ce que je désirais.

▬ Par contre, si tu as envie de jouer, vraiment...

Sa main dériva de mon bras à mes hanches pour remonter lentement, mais surement le long de mon dos nu. Cela contrastait énormément entre le ton dur et franc de ses paroles. En plus de me faire un effet fou, sa main avait aussi l’avantage, ou l’inconvénient de me rapprocher de lui. Maintenant, je n’avais qu’à tendre mes lèvres pour lui déposer un baiser. Je n’osais pas bouger, de peur de le frôler. Maintenant, j’avais bel et bien le rôle de la souris. Je me sentais prise au piège. J’avais fait l’erreur encore une fois de le tester.

▬ Game on !

Son regard dériva de mes lèvres jusqu’à se planter dans le mien. « Ouch, le regard. Alors maintenant ma fille, tu vas être sage et tu vas lui dire que non. » En même temps, s’il avait raison ? Si comme il disait Kobal ne m’en voudrait pas de coucher avec son frère ? Depuis le temps qu’il me tourne autour, j’avais toujours eu la conviction que comme j’appartenais à Kobal, toute relation avec son frère aurait été le trahir. De ce fait, je n’avais jamais vraiment pensé à Sytry en tant qu’amant. Mais là, tout ce qu’il m’avait dit au bar refaisait surface. Et sa main laissait une trainé de feu sur ma peau et lui seul pourrait l’éteindre. « Quand bien même, refuses ! Ecoute la voix de la raison ! ». Mais bizarrement, c’est autre chose qui sorti de ma bouche.

-Game on…. Dis-je, d’une toute petite voix.

Je savais que je faisais que je faisais une bêtise. Mais ses yeux me donnaient envie de me pendre comme une pauvre adolescente en proie à ses premiers émois. « Pathétique, tu es pathétique ma fille. »

-Mais j’ai aussi une condition. Ajoutais-je

J’avais peut-être envie de sentir ses mains sur moi, j’en oubliais pas mon maître.

-Kobal…Il… Vous devez me promettre que Kobal ne m’en voudra pas. Bafouillais-je.

Mon sort était scellé. Incapable de résister au plaisir. S’il me le promettait, alors je n’aurais aucune raison de me sentir coupable de jouer au chat et à la souris avec Sytry.

Voila qu'elle avais ses conditions ! N'avais-je pas dit qu'on jouait selon MES règles ?! Après tout, s'il ne s'agissait que d'une petite chose, je pouvais m'en accommoder. Je souriais en entendant de quoi il s'agissait, mes mots avaient semble-t-il marqué sa mémoire.

▬ Je connais mon frère mieux que personne ! Crois moi, il ne nous en voudra pas ! Ni à toi, ni à moi. Promis ! J'avais ajouté le dernier mot avec difficulté, les promesses ça n'était pas vraiment mas tasse de thé. D'ailleurs les tenir non plus ! Mais là, je pouvais dire sans l'ombre d'un doute que Kobal se ficherai royalement de ça ! Il serait même le premier à me demander ce que j'avais pensé d'elle en fait. Nous avions des principes, certaines conquêtes qui étaient... intouchables. Comme Cassie, pour moi. J'avais beau ne pas être sentimentalement attaché à elle, j'étais un démon après tout, je n'étais pas du genre partageur pour le coup. Tout comme je ne m'imaginais pas toucher à Käli d'ailleurs par rapport à Kobal. Seulement... Kobal ignorait pour Cassie alors peut être était-il temps de lui parler d'elle.

▬ C'était ta seule requête ? j’espérai bien, je n'allais pas non plus me compliquer la vie juste pour un petit jeu dont je me lasserait surement vite. Et puis... Ça n'était pas mon genre de me plier aux exigences de quelqu'un, sauf s'il s'agissait de mon roi.

▬ Je suis certain que nous allons nous amuser tout les deux ! Tu verras, tu ne regrettera pas ta décision. J'avais accompagné mes paroles d'une pression de ma main sur son dos, la rapprochant un peu plus de moi et fondant dans son cou, effleurant sa peau de mes lèvres. La était toute la subtilité, je préférait lui donner envie, qu'elle me supplie presque d'agir plutôt que de précipiter les choses dans un jeu qui serait avouons-le bien moins intéressant !

▬ Je connais mon frère mieux que personne ! Crois moi, il ne nous en voudra pas ! Ni à toi, ni à moi. Promis !

Promis, promis. J’aurais du lui dire de jurer sur son amour pour Lucifer. C’était un démon, sa promesse, je m’en méfiais. Mais vu qu’il tient à son frère, je me doutais qu’il ne voudrait pas lui faire du mal, juste pour s’amuser avec une démone. Mais bizarrement cela ne me rassurait pas. Parce que maintenant, je n’avais plus aucun moyen de me défiler. S’il m’avait dit qu’il ne pouvait pas me le promettre, je me serais rétractée mais là, il n’y avait plus d’échappatoire. J’allais jouer au chat à et la souris avec Sytry, et je savais d’avance qu’il m’attraperait. Mais quand, ça je ne le savais pas et je n’étais pas sure de vouloir le savoir.

▬ C'était ta seule requête ?

« Pourrais-tu reculer et me laisser un peu plus d’espèce avant que je te sautes dessus ? » Non, ce n’était pas une requête à dire. Il allait en profiter pour m’humilier ou se moquer de moi. Et j’allais passer pour une débutante qui ne savait pas attiser le désir d’un homme. Ma réponse ne se fit pas attendre.

-Oui, répondais-je, ma voix ne tremblant plus.

Je su à l’instant d’après pourquoi ce démon avait une si bonne réputation parmi la gent féminine démoniaque. Il savait prendre son temps. Après m’avoir assuré que je ne regretterai pas, « ça c’est encore à prouver » pensais-je au plus profond de moi, il appuya sa main un peu plus contre mon dos pour me faire avancer vers lui. De ce fait, il logea son visage au creux de mon cou. Ses lèvres se posèrent délicatement sur ma peau. C’était une caresse tout ce qu’il y a de plus léger et subtil, mais ça avait le mérite de me rendre dingue. A cet instant, des pensées peu catholique me venaient à l’esprit et elles le concernaient toutes. Je fermais les yeux un court instant pour apprécier la sensation de ses lèvres incroyablement douces pour quelqu’un de si puissant.

Mais cela ne dura que quelques millièmes de secondes. Je comprenais son petit jeu, il voulait que ça moi qui le supplie d’aller plus loin. « Alors là, il peut toujours se faire cuire un œuf. » Il voulait jouer, on allait jouer. Un sourire naquit au coin de mes lèvres. Je n’étais pas trop mauvaise non plus quand je voulais. J’approchais mon visage de son oreille.

-Si vous voulais que je vous supplie, va falloir être plus convainquant. Il m’en faut plus pour craquer. Lui dis-je au creux de son oreille, d’une voix langoureuse.

L’instant d’après, je le faisais reculer de mes deux mains et je le regardais droit dans les yeux, un sourire joueur aux lèvres. « Finalement, je vais peut-être bien m’amuser en fin de compte. » pensais-je.

Une seule exigence, tant mieux ! Je n'avais pas envie d'écouter pendant des heures ses bêtises. Devoir lui promettre une seule chose m'avais paru déjà bien assez difficile. Et si elle paraissait sûre d'elle, à l'aise lorsqu'elle avais répondu "oui"; elle semblait défaillir aussitôt je m'étais rapproché d'elle. Je sentais tout son corps se figer et pouvait percevoir les frissons que je provoquait sur sa peau. Si je n'avais pas été si près d'elle, j'aurais presque pu croire ce qu'elle avait dit ensuite. Au moins elle avait ce trait de personnalité des démons ! Elle était douée pour mentir !

▬ Tu es sûre ? Parce que... j'aurais juré que tu était toute chose il y a deux secondes ! Dis-je sur un ton taquin lorsqu'elle m'éloigna d'elle. Je me laissait faire, amusé par son attitude. On jouaient après tout ! Et ce qui comptais vraiment, c'était que j'allais gagné ce jeu, je n'en avais aucun doute. Et en parlant de jouer, je regrettais de ne pas être dans un environnement un peu plus adéquat. Non seulement la voiture n'aidais pas au coté séduction, mais l'espace n'était pas vraiment pratique pour entreprendre quoi que se soit d'autre. Quoi que... Et si je lui prouvais qu'elle avait tords ?! Le meilleur moyen de la faire se languir, de la faire mentir, c'était de lui donner une douche froide. Je me rapprochais de nouveau d'elle, attaquant cette fois sa cuisse, faisant remonter le tissu doucement jusqu’à ce que j'atteigne sa peau. Je descendit lentement le long de sa jambe de mes doigts, caressant avec subtilité chaque centimètre de peau sur ma route. Je remontais ensuite tout aussi délicatement jusqu'au haut de sa cuisse, la déshabillant presque. Après quoi, je retirais subitement ma main et me tournais vers elle:

▬ Tu devrais y retourner, maintenant ! Ils vont croire que je t'ai arraché la tête sinon ! Fis-je sans une touche de moquerie dans la voix. Je restait clair, sérieux et la regardais comme si je venais de lui donner un ordre, chose qui était on ne peu plus vrai en y repensant. J'étais en train de la jeter hors de ma voiture et avec un plaisir sans nom.