Les mises à jour de Mazikeen étaient fréquentes dernièrement, comme si les déchus perdaient patience, tout comme le reste du monde. C'était probablement une des raisons de la recrudescence de leurs attaques, ou alors... ils avaient juste étendu leur champs d'action. Car de plus en plus de leurs cibles étaient des sorciers non pactisés et seulement en lien avec certains des nôtres. Une chose qui commençait à poser problème car les sorciers non pactisés étaient bien moins aptes à se défendre et pourtant étaient de potentielles recrues dont les pertes n'étaient pas négligeables. J'avais donc déjà fait mon possible pour en protéger plusieurs, tout comme des nephelims. Mais il y avait toujours plus, semblait-il. Le dernier rapport de Mazikeen faisait état d'une attaque imminente dans la forêt. Cette fois, c'était un coven de sorcier au complet qui était visé. Douze sorciers, des pactisés, d'autres non, qui se réunissaient apparemment de temps en temps dans cette forêt pour communier avec la nature ou je ne sais quelle connerie du genre.

Heureusement que le mot coven n'était qu'un mot, une appellation, et qu'ils pouvaient démanteler leur petit truc facilement et oublier ces attitudes prévisibles. Parce qu'il semblait que c'était ça qui avait amené à la situation d'aujourd'hui. Ils s'étaient réunis suffisamment de fois pour que, selon Mazikeen, cinq déchus aient été missionnés pour attaqué les sorciers pendant leur rite. Toujours d'après la démone, l'équipe se composait de deux premiers ordre, deux deuxième ordre et un troisième. Une fine équipe...

Naturellement, je ne pouvais pas laisser la chose se produire et il fallait que je me rende sur place. Pourtant avec Lilith de retour et dans la pièce d'a coté... une idée m'avait effleuré l'esprit. Bien vite, j'avais convaincue la succube de se joindre à moi pour ce massacre, et profiter pleinement du reste de cette journée. J'avais alors saisi sa main, nous téléportant tous deux en pleine forêt, à l'endroit indiqué par Mazikeen. Les sorciers étaient bien là et avaient sursauté de surprise en nous voyant apparaitre.

« Je crains qu'on doivent interrompre votre petite sauterie... » Soufflais-je avec humour, échangeant un regard avec un des sorciers pactisés que je reconnaissait.

« Que se passes-t-il ? Vous avez besoin de nous ? » Je hochais de la tête à la négative et ajoutais :

« Des anges déchus vont arriver d'un instant à l'autre. Et ils ont l'air déterminés à vous tuer. Vous devriez partir, pendant qu'on... s'occupe d'eux ! » Pour la fin de ma phrase, je m'étais tourné vers Lilith et lui avait offert un sourire carnassier et impatient. Les sorciers avaient échangé des regards et quelques murmures, puis tous s'étaient activés. Qu'ils aient confiance en nos paroles ou non, ils ne voulaient pas rester pour vérifier, c'était évident. Et en l'espace de quelques minutes 5 tout au plus, leurs affaires avaient disparus et eux avec.

« C'est qu'ils sont efficaces ces humains quand ils craignent pour leurs vies... » Nos auras cachées depuis le début de cette rencontre, nous n'avions plus qu'une chose à faire :

« Et maintenant... attendons... » fis-je, un sourire se dessinant sur mes lèvres.

C’était sa première sortie depuis très longtemps. Trop longtemps. Et elle pouvait en profiter avec Sytry. Il ne lui en avait pas fallut plus pour la motiver à prendre part à cette petite surprise party. Le massacre était un petit plus. Lilith avait donc accepté l’invitation avec enthousiasme, en profitant pour se terrer contre le corps du démon alors qu’il les téléportait au beau milieu d’une forêt. Quoi de mieux qu’un massacre au beau milieu d’un paysage aussi bucolique. C’était presque une sortie romantique.

Les paroles du lieutenant avaient créé une légère cohue et la succube les avait observer se hâter à sauver leurs misérables vies, silencieuse. Il fallait dire que les missions sauvetage n’avaient jamais été son truc, mais la suite des évènements compenserait la chose.

« On dirait bien qu'ils ne sont pas complètement imbéciles, en effet » répondit-elle à la blague alors qu'elle balayait maintenant la zone vide où se trouvait, il y a un instant à peine, les nombreux sorciers. Au moins, ils n’avaient pas eu à se répéter.

« Tu crois qu'on a le temps de s'amuser un peu? » demanda-t-elle d'un ton amusé et aguicheur alors qu'elle laissait son index glisser sur la chemise du Lieutenant. Après tout, rien ne garantissait que ces connards aient une réelle conscience du temps, non? « Vois ça comme des préliminaires. » ajouta-t-elle sur le même ton juste avant de se voir son élan coupé par l’apparition soudaine des déchus manifestement emmerdés de ne pas tomber sur leurs proies initiales.

« On dirait bien qu’il va falloir passer aux choses sérieuses plus rapidement que prévu » fit-elle alors qu’elle jetait un coup d’œil à Sytry, un sourire carnassier trônant sur ses lèvres. La brune avait laissé son regard sombre balayer les cinq êtres qui se tenaient devant eux comme des imbéciles à se demander ce qui se passait, avant de s’arrêter sur celui trônant à l’extrême gauche. La brune l’avait fait venir à lui d’un mouvement habile alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la bouche. Une fois à sa hauteur, elle l’avait fait pivoter rapidement, agrippant ses ailes sombres entre ses doigts.

« J’ai toujours apprécié les beaux bruns, je vais donc te faire le privilège de mourir en premier » souffla-t-elle délicatement au creux de son oreille avant de lui asséner un puissant coup de pied contre sa colonne. Le bruit des os qui se broient se mêlèrent à celui de la chair se déchirant, alors que les ailes se séparaient du reste du corps du déchu. C’était une symphonie qui avait éveillé en elle une déferlante de plaisir, faisant courir sur sa peau de petites vagues de frissons. Bordel que ça faisait du bien. La démone se sentait revivre enfin alors qu’elle regardait le corps inerte se heurter contre le sol. Il n’en avait pas fallu plus pour motiver les autres, où deux d’entre eux s’étaient déjà rués vers elle en maugréant des paroles plutôt amusantes. Apparemment, ils s’étaient mis en tête de lui faire payer cet affront. Ils allaient être déçus de la tournure des évènements.

Seuls, les déchus n'avaient plus qu'a arriver comme convenu pour que l'amusement commence. Quoi que si je me fiais aux paroles de Lilith, elle avait d'autres idées en tête pour passer le temps. Une proposition qui avait un goût subtil de tentation, mais à laquelle je n'avais pas pu répondre par moi même, puisque nos invités étaient arrivés pour la sauterie.

« On dirais bien, oui. » Rétorquais-je sur un ton impatient et pourtant légèrement déçu en regardant la démone dans les yeux. Puis... je lui avait laissé le plaisir de la première destruction. Me concentrant sur les esprits des autres pour les empêcher de fuir.

Et je devais bien avouer, que je prenais plaisir à les retenir et regarder le spectacle que m'offrait la succube. Le déchu qu'elle avait prit en grippe n'était pas de premier ordre. Lui briser la colonne l'aurait maintenu immobile pendant quelques minutes si seulement elle n'avait pas d'autres plans pour lui. Pourtant, alors qu'elle tirait de sa force de lieutenant sur les ailes et les arrachaient... MMMMMh ce spectacle était plus jouissif encore. Cette fois, il n'avait plus que quelques minutes tout au plus, mais à vivre. Et encore, j'avais été généreux.


J'avais marché jusqu'à son corps au sol et ajouté dans un sourire :
« Désolé, je crois que je suis le seul brun qui trouve réellement grâce à ses yeux. »

Il rendait alors son dernier souffle à mes pieds et d'un regard, je réduisait son cadavre en cendres, avant de relever les yeux vers ses semblables.

« A qui le tour ? »

La question était rhétorique, bien sûr. Mais je m'amusait bien et j'avais l'intention de faire durer le plaisir encore. Même si le plaisir n'était pas partagé les concernant, j'en connaissait une qui allait apprécier ce que j'avais en réserve. Je m'approchait alors d'un et l’attrapait par le col le jetant au sol, aux pieds de Lilith.

« Celui-là... comment veux-tu que je le tue... Choisie et... je me ferais un plaisir de t'exaucer. Je pourrait lui arracher ses ailes, mais plus doucement... mmmh cette version est tentante. Ou alors je pourrais le brûler à petit feu... »

Le regard du déchu sautait de Lilith à moi, et il semblait partagé entre le dégout et la peur. Deux émotions qui ne l'aideraient pas, même si plus rien ne pouvait l'aider rendu là.

« Quand on joue avec le feu, les amis... il faut savoir accepter qu'à un moment on est forcés de se brûler... »

Les déchus en retrait toujours sous le coup de mon pouvoir de manipulation tentaient de s'en défaire, en vain. Auraient-ils encore été des anges, ils auraient pu avoir une chance. Mais leurs forces ne faisaient pas le poids contre la mienne et ils n'étaient plus que deux sur quatre. Celui entre mes mains étant suffisamment contrit par la main que j'avais posé sur son dos, alors qu'il trônait à quatre pattes à terre devant la succube.

Lilith avait souri aux paroles du seul brun qu’elle estimait, alors qu’elle ne pouvait quitter des yeux le corps enflammé du déchu. Évidemment, le pauvre l’avait appris à ses dépens, bien qu’il pouvait se compter chanceux d’avoir eu une mort plutôt rapide. Les autres n’auraient évidemment pas cette miséricorde. La brune n’était en effet pas empressée de mettre fin à cette soirée. Après tout, c’était la première fois qu’elle faisait enfin quelque chose d’amusant depuis son retour dans cette ville infesté d’humains les plus inintéressants les uns que les autres. Autant dire qu’elle allait profiter de chaque seconde… Et Sytry n’y allait pas de main morte pour lui faire plaisir. Il était clair qu’il savait comment s’y prendre.

La brune s’était accroupit devant le déchu maintenu à quatre pattes afin de poser son regard sombre dans celui qui avait manifestement mal choisi son passe-temps. L’émotion de terreur qu’elle lisait sur son visage alors que le lieutenant lui énumérait les infinies possibilités de torture lui tira un rire d’amusement. Ils étaient tous tellement pathétiques, des cloportes qui jouait au plus fort. Il fallait être soit complètement téméraire, ou terriblement stupide pour vouloir s’immiscer dans les plans de l’Enfer ainsi, et la brune était bien motivée à faire passer un message.

« Hmm.. Je crois que j’ai envie de le voir brûler, suffisamment lentement pour que nos spectateurs aient le temps d’apprécier le spectacle. T’en penses quoi? » répondit-elle d’une voix envoutante alors qu’elle se redressait afin de contempler l’expression de leur public.

«Il ne faudrait tout de même pas qu’ils soient venu ici pour rien. Tu crois pas? » ajouta la succube sur un ton enjôleur alors qu’elle contournait lentement Sytry pour s’approcher des proies suivantes. Il était évident qu’elle ne voulait rien manquer de leur expression alors qu’ils regarderaient l’un des leur brûler. Chacun ses petits plaisirs.

A la décision de Lilith, j'avais levé les yeux sur les deux déchus qu'elle avait désigné dans son discours. J'avais souri en les sentant continuer de se débattre, puis j'avais répondu avec le même rictus sur les lèvres :

« Ce que j'en pense ? Eh bien, j'ai bien peur qu'on soit les deux seuls à apprécier ce spectacle... Dommage, certains ne savent pas profiter des petites choses de la vie... » Plaisantais-je avant de poser de nouveau mon regard sur celui à Terre.

J'avais alors sitôt déclencher mon pouvoir de feu, le brûlant à petit feu comme l'avait souhaité la succube. Pourtant, alors qu'il parvenait à retenir des cris de douleur, j'étais presque déçu. Je savais qu'il souffrait, mais ne pas l'entendre crier était frustrant, alors j'avais intensifier les flammes, lui arrachant finalement un hurlement.

« Voila ! Ça n'était pas si difficile, hein ? Tu ne voudrais pas être mal élevé. Quand quelqu'un te tortures... c'est coutumier de crier. Et quand quelqu'un te tue... ça l'est de supplier... » Soufflais-je avec un sourire carnassier, alors que les flammes redoublait en puissance et commençaient à entamer sa chair. Il résistait bien plus qu'un humain, une chose qu'on ne pouvait pas leur retirer et qui aidait pour savourer une mort lente. Mais ça n'était pas assez, pas encore. Pas quand ces enfoirés tentaient de détruire des créatures de Lucifer, et amoindrir ses rangs. Quand quelqu'un s'attaquait à mon roi, je le prenais personnellement.

Je l'avais contourné, soulevant le déchu de terre d'une main autour de sa gorge et souriait, satisfait alors que les flammes léchaient ma peau sans l'attaquer. Concentrant mon pouvoir de feu dans ma main, j'avais renforcé ce dernier pour m'en prendre, cette fois, à son âme. Petit à petit, mon pouvoir consumait l'essence même de ce qu'il était et je voyais la réalisation dans ses yeux à mesure que les flammes œuvraient. S'il n'avait pas supplié de vive voix, parce qu'il en était probablement incapable face à ce que je lui infligeait, j'avais pu percevoir la supplique dans son regard.

« Ce genre de regard... ça ne marche qu'avec quelqu'un doté d'une conscience ! » Ricanais-je avant de lui infliger le coup de grâce déployant cette fois suffisamment de force dans les flammes s'attaquant à son âme pour la détruire toute entière. Son regard s'était éteint face au mien et j'avais laissé un sourire se dessiner sur mes lèvres alors que je lâchais ma prise sur son cou, laissant sa carcasse tomber mollement au sol, en partie brûlée. Je décidais de le laisser là, un rappel de ce à quoi devait s'attendre les deux autres, et reportait sa crémation pour faire un feu de joie à la fin.

« Je ne sais pas pour vous, mais moi... j'ai savouré ça d'un bout à l'autre ! »

Si le spectacle avait été plutôt décevant au départ, surtout par le manque de coopération de la part du déchu, Sytry avait su faire preuve de finesse en intensifiant son pouvoir, ce qui avait fait sourire la brune alors qu’elle contemplait la scène d’un regard brillant. Le hurlement qu’avait poussé le déchu lui avait tiré un frisson, bordel que ça faisait du bien d’être de retour! C’était exaltant!

« Oh! Tu sais, c’est seulement parce qu’ils n’ont pas des goûts aussi raffinés que nous » fit la brune avec un sarcasme à peine dissimulé, alors qu’elle se délectait toujours de la scène, insatiable. Il fallait dire qu’il y avait un petit quelque chose de séduisant à observer Sytry torturer ce petit cloporte, qui avait cru bon de venir contrecarrer les plans de Lucifer. Apparemment, les habitudes ont la vie dure. Combien de messages fallait-il faire passer pour que ces connards les prennent au sérieux? Autant qu’il en faudra manifestement, ce qui ne lui déplaisait pas, évidemment.

« Il faut vraiment tout leur inculquer, quels mauvais élèves! » fit-elle sur un ton moqueur en réponse au commentaire de Sytry quant aux manières du déchu. Au moins, la brune pouvait se rincer l’œil face au lieutenant, qui s’efforçait de leur donner tout un spectacle. Bien qu’elle était la seule à en profiter dans l’audience. Mais quel mauvais public! Probablement savaient-ils qu’ils étaient les prochains. Il fallait dire que la courte liste s’écourtait rapidement, n’en restant maintenant plus que deux.

Lilith avait regardé le corps brutalisé retomber mollement contre le sol, complètement recouvert de brûlures. Il l’avait laissé là, aux yeux de tous, tant bien même les deux autres n’éprouvaient pas autant de plaisir qu’elle à détailler ce corps meurtri. Tant pis pour eux.

« Tu n’as pas perdu la main à ce que je vois » répondit la brune alors qu’elle s’avançait vers lui, un sourire carnassier au coin des lèvres. La brune vint glisser délicatement ses doigts contre le torse du lieutenant alors qu’elle le contournait, approchant ses lèvres de son oreille alors qu’elle plongeait son regard sombre sur les deux survivants toujours immobiles. Ses lèvres avaient frôlé sa chair alors qu’elle lui murmurait « Je te laisse champ libre pour eux, impressionne-moi ».

Lilith avait renchérit sur ma blague au dépend des deux déchus qui assistaient, impuissants, au spectacle. M'arrachant un sourire et m'encourageant d'autant plus à faire faire démonstration de violence. En effet, ils n'avaient pas les même goûts que nous. Leur venue ce soir en était la preuve. Mais ça avait été également, une grossière erreur. Si les deux toujours en vie et prisonniers pouvaient encore en douter, celui que je venais de tuer en avait probablement eu la certitude juste avant que j'en finisse avec lui. J'avais même dans l'idée que face aux provocations parfaitement teintées d'humour que Lilith et moi leurs offrions... ils devaient avoir une part de regret. Même une toute petite.

Plus que deux... Un chacun... Songeais-je alors que je lâchais le cou de la carcasse entre mes mains, pour revenir pleinement aux côtés de Lilith, prêt à lui laisser la main. Mais j'avais perdu du temps à savourer ma victoire et elle avait alors enchainé, me surprenant presque.

« Les deux ? Pour moi ? Est-ce que tu essaie de me faire plaisir, Lilith ? » Soufflais-je avec un sourire carnassier et séducteur à la fois. Un cadeau, surtout comme celui-là, ça ne se refusait pas !

« Perdre la main... Impossible ! Il semblerait que je suis toujours aussi... inspiré quand il s'agit de meurtres et de tortures... Vas savoir pourquoi ! »

Je laissait Lilith derrière moi et m'approchait des deux déchus encore en vie. Leur tournant autour comme un vautour encercle sa proie.

« Certains diraient que je suis un monstre. Mais c'est au delà de ça... Les monstres, ce sont les humains qui font ça, tout en ayant une conscience ! Moi... c'est ma nature ! C'est ce pour quoi j'ai été créé et j'adooooooore ça ! » J'avais presque chanté les mots aux oreilles des déchus, souriant tout en relevant le regard vers la succube. Dès que j'avais de nouveau posé mes yeux sur Lilith, mon sourire s'était élargi et j'avais saisi les deux déchus par l'arrière de la nuque, mon pouvoir de manipulation mentale les incitant à déployer leurs ailes. Ils avaient l'instinct de préservation, surtout avec ces membres plumés, alors j'avais du insister un peu, mais ils avaient fini par révéler leurs ailes, pour ma plus grande joie.

Le reste avait alors coulé de source, j'avais posé mes mains sur celles du premier, et tirer, percevant et savourant pleinement le déchirement qui avait suivit, ainsi que ses hurlements. Alors que son corps, séparé de ses ailes noires ensanglantées, tombait au sol. J'avais procédé pour offrir le même sort au dernier. Et bientôt, il rejoignait les autres, mort. Sa carcasse ornant le sol terreux et recouvert de feuilles et branches mortes.

Le costume tâché de sang, je revenait à bon port, auprès de Lilith. Et lui offrait un sourire mêlé de reconnaissance. Je devais bien admettre qu'avoir pu tuer ces deux là avait été particulièrement apprécié. Un cadeau que j'acceptais à sa juste valeur. Spécialement en sachant à quel point ça pouvait coûter à quelqu'un comme nous.

« J'espère au moins que je t'ai offert quelque chose de vraiment savoureux en retour ! Un spectacle comme on en voit pas souvent... » Si le ton laissait supposer que c'était une question, ça n'en était pas vraiment une. J'avais plutôt ajouter presque aussitôt, mon regard se perdant dans le sien, puis sur sa silhouette au complet :

« Je n'ai pas fait durer aussi longtemps que je l'aurais voulu. Mais ils sont moins fun à tuer que des humains... Ils peuvent supporter plus longtemps les tortures, mais ils crient bien moins facilement. C'est presque frustrant... je préfère la fin. Et le feu de joie qui s'en suit... » Fis-je avec un sourire entendu, alors que derrière moi tous les cadavres s'embrasaient, se consumant petit à petit pour couvrir nos traces.

« Mmmmhhh... Parfait ! Dans ces moments là, j'oublie presque que je préférerait être en enfer... »

Elle savait que cela lui plairait. Après tout, elle savait que cette trêve était pénible pour l’ensemble des leurs et Lilith avait espéré que le lieutenant apprécie son présent. Et puis, ce n’était que partie remise. Maintenant qu’elle était de retour, leur éternel duo pouvait reprendre du service, et ce, même si cette saleté de nephelim était dans les parages. Ce qui ne plaisait évidemment pas à la brune, bien qu’elle savait pertinemment qu’aucune créature ne pouvait lui faire compétition.

« Peut-être ? Est-ce que ça fonctionne ? » avait demandé la brune sur un ton amusé.

« Comme si tu pouvais faire autrement » avait répondu la brune sur un ton joueur. Elle n’en attendait pas moins de lui, après tout, il n’était pas devenu premier lieutenant pour rien. Bien que cela l’emmerdait toujours profondément d’avoir perdu son titre auprès de son roi. Au moins, elle était de retour parmi les vivants, ce qui était en soit une avancée miraculeuse. Mais Lilith ne s’était jamais contenté des petites choses, elle désirait toujours plus et ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne reconstruise ses légions et bientôt, ils trembleront à l’annonce de son nom.

La brune avait suivi des yeux Sytry alors qu’il s’amusait avec les deux derniers déchus, tournant autour d’eux tel un prédateur encerclant sa proie. Le spectacle lui tira un sourire carnassier alors qu’elle savait quel sort il leur réservait. Le carnage fut de courte durée, mais ô combien jouissif ! Les hurlements de ces êtres autrefois angéliques avaient fait danser des frissons sur sa peau, alors qu’elle suivi des yeux leurs pauvres carcasses termine sur le sol. Alors que le démon s’approchait de nouveau d’elle, Lilith avait souri à sa remarque. Comment ne pas apprécier un tel chef d’œuvre ?

« Oh, chéri, si tu savais » avait fait la brune alors qu’elle profitait de son retour à ses côtés pour s’approcher un peu plus de lui. Ça lui avait tellement manqué. Après tout, ils n’existaient que pour cela. « C’est vrai… Mais quand ils crient enfin… » Lilith avait approché sa bouche de l’oreille du démon afin d’y souffler lentement « C’est un délice »

Lilith avait jeté un coup d’œil aux carcasses enflammés, son regard perdu dans les flammes dansantes. « Presque » avait-elle répondu avec humour, alors qu’elle connaissait que trop bien cette sensation.

« On dirait bien qu’il faudra que tu jettes ce costume » avait fait la brune sur un ton moqueur, alors qu’elle constatait les nombreuses tâches de sang sur ce dernier. Elle avait laissé ses doigts déambuler sur celles-ci, d’un air satisfait. « Je comprends mieux pourquoi tu en as autant » ajouta-t-elle sur le même ton alors qu’elle plongeait son regard dans celui du lieutenant.

Alors que mon pouvoir de feu terminait de consumer les cadavres des déchus, je m'étais tourné vers Lilith, me décidant enfin à répondre à certaines choses qu'elle avait dit plus tôt. Dans le feu de l'action, ou plutôt le plaisir de détruire ces connards, j'avais préféré remettre à plus tard des paroles qui auraient entaché l'expérience. Il y avait des choses qui étaient sacrées, même pour moi. Et même si ça ne se référait pas à la même entité que pour certains.

« Tu voulais savoir si ça fonctionnais ? » Soufflais-je a présent près d'elle. « C'est presque inutile de le dire... » Soufflais-je avec un sourire taquin aux lèvres, m'approchant un peu plus. « Tu sais très bien, que quoi que tu fasses, je suis toujours satisfait. »

Je savourais ses mots sur le processus du meurtre, sur le moment ou venait le cri. Et souriait même en l'entendant dire le mot "presque". Mais je n'ajoutais rien. L'air était déjà bien trop lourd, entre les corps réduits en cendres et notre échange. Je m'étais rapproché bien trop de fois et ses paroles n'aidaient pas. Mon regard s'était plongé dans le sien alors qu'elle avait cherché à le sonder, elle aussi. Et j'avais retenu une réflexion suite à ses dires sur mon costume. Car je savais pertinemment que si je franchissait cette limite, ce soir entre tous... j'aurais des difficultés à me contrôler.

« C'est une façon de voir les choses... une que je ne peux pas réfuter. Même si ce n'est pas la seule. »

Soufflais-je alors que je jetais un œil aux cadavres a présent inexistants.

« Nous ferions mieux de partir. Même si la forêt n'est pas le lieu le plus fréquenté de Los Angeles. Je n'ai pas envie de devoir expliquer quoi que ce soit. Sait-on jamais. »

J'allais prendre des précautions supplémentaires, juste au cas ou. Mais en attendant, nous n'avions plus rien à faire sur les lieux. Et partir serait plus raisonnable, compte tenu de la tension qu'il y avait entre nous...