Une chambre au papier peint rose bonbon, de nombreuses peluches posées sur le lit, quelques jeux décorant la pièce lumineuse. C'est dans cette petite bulle d'amour que Cameron a grandit. Enfin, durant son enfance car, vous pouvez vous en douter, cette chambre n'est pas éternellement restée ainsi. Le rose a d'ailleurs bien vite cédé sa place à un gris perle alors que les diverses peluches et jeux disparaissaient du décors. En revanche, ce qui n'a jamais changé malgré les années passées, c'est la maison familiale. Cameron a eu la chance de naître dans une splendide villa avec vue sur la mer. Et vous pouvez vous en douter ; elle n'a jamais manqué de rien. Bien au contraire.

Enfant gâtée mais certainement pas modèle, Cameron en a toujours fait qu'à sa tête. Elle avait beau ne manquer de rien, elle désirait toujours plus. L'adolescence n'aura rien arrangé. Finalement ses crises de rébellion n'étaient peut-être pas le fruit de simples "caprices". Peut-être avaient-ils une autre cause, bien plus profonde et pas moins mystérieuse. Comment poser des mots sur le comportement de leur fille alors qu'elle refusait de leur adresser ne serait-ce qu'un mot ? C'était tout simplement impossible. Alors, sans vraiment se l'avouer, oui, ils ont baissé les bras. De toutes manières, ça ne pouvait pas être pire... N'est-ce pas ?

La réponse est vite tombée ; évidemment que si, ça pouvait être pire. Cameron avait à peine seize ans lorsqu'elle a commencé à fuir le foyer familial. Au début, c'était sur de courtes périodes ; deux ou trois jours maximum. Et au fil du temps et des années, la durée de ses vagabondages augmentait ; plusieurs semaines voir même plusieurs mois. Jusqu'au jour où elle a définitivement tourné le dos à son ancienne vie mais surtout à ses parents. A ce moment, elle avait tout juste dix-neuf ans. Elle n'a pourtant pas quitté Los Angeles mais s'est réfugiée loin du bord de plage. Pour vivre, elle s'est mise à exercer plusieurs petits boulots, jusqu'à en trouver un qu'elle n'a plus jamais quitté ; celui de danseuse au Hell Club.

Le Hell Club fut l'un des grands tournants de sa vie, et ce pour plusieurs raisons. Mais la principale reste que c'est là-bas qu'elle y a rencontré Liam Rowell - alias Sytry - avec qui elle a rapidement noué des liens, aussi forts qu'ils ne pouvaient être tortueux. Il faut bien l'avouer, rien que le fait de le voir aussi protecteur envers elle suffisait à faire battre son cœur un peu plus vite. Autant dire qu'il n'en fallait pas davantage pour faire ressurgir les vieux démons de Cameron. Il ne lui fallait pas grand chose pour s'illusionner sur la nature de leur relation qui ne faisait que de se renforcer au fil des jours. Et, accablée par la jalousie, elle n'hésita pas à aller jusqu'à séduire un autre homme, Marek, devant lui. Qu'espérait-elle en jouant à ce jeu là ? Peu importe car le résultat était le même ; cette erreur lui avait coûté l'amour de Sytry.

Peu de temps après ces événements, Cameron reçu un appel de sa mère qui lui apprit une terrible nouvelle ; son père était gravement malade et les médecins étaient pessimistes quant à son espérance de vie. Si elle voulait lui dire au revoir, elle devait partir au plus vite. Et contre toute attente, c'est ce qu'elle fit. Deux mois. C'est le temps qu'elle resta aux côtés de sa mère et de son père avant que ce dernier ne rende son dernier souffle. Ses larmes, elle les garda pour elle. Cameron n'aimait pas montrer ses sentiments et encore moins à ses parents. Quelques jours plus tard, elle se rendait aux funérailles et malgré le contexte, malgré elle, ses pensées étaient concentrée sur une seule et unique personne. Et autant l'avouer, cette personne, ce n'était pas son père. Peut-être était-ce cruel de ne pas réellement ressentir de tristesse en ce jour sombre mais peut-être était-ce dû au fait que Cameron, elle avait déjà fait une croix sur son père depuis plusieurs années maintenant. Et elle avait beau essayer de se raisonner, sa seule envie, c'était de rejoindre ses quartiers et ses petites habitudes. Le Hell Club... Et Sytry. Et ce même s'il lui avait quasiment ordonné de rester éloignée la ville un petit moment. A de nombreuses reprises, elle eut envie de ne plus l'écouter et de rentrer. Et pourtant, elle n'en fit rien... Jusqu'à ce jour où elle décida qu'il était temps pour elle de faire son grand retour.