Les cauchemars n'avaient pas cessé, bien au contraire. Ils étaient réguliers et à présent j'en avait même éveillée. Comme beaucoup à la résistance, mais aussi comme le reste du monde, j'imaginais... La conséquence directe était que j'étais épuisée. C'était plus une fatigue mentale qu'autre chose, mais quand on réalisait des missions à la résistance, ça paraissait important de ne pas avoir la tête ailleurs. De ne pas voir ses pires peurs se réaliser sous ses yeux en plein combat...

J'aurais d'ailleurs pu demander de l'aide à des sorciers de la résistance, j'y avais pensé. Cela dit, je savais qu'ils travaillaient déjà à comprendre la chose et n'avaient encore pas trouvé de solution. Je ne voulais pas en ajouter et les faire davantage culpabiliser en suggérant qu'ils n'étaient pas assez rapides. Alors je m'étais dis que me rendre à la boutique de magie ne ferait pas de mal. Même si elle n'avait rien, je pourrais peut-être lui poser des questions et rapporter des infos avec moi à la résistance. Que je transmettrait aux sorciers, s'ils ne les avaient pas déjà bien sûr. Il y avait bien les sandmanchen, même si je n'étais pas sûre de la prononciation pour tout ce qui était cauchemars endormis. J'en avait déjà en ma possession, d'ailleurs. Mais... les cauchemars c'était pas si problématique que ça. C'était le reste qui gênait.

Je n'avais, d'ailleurs, pas encore utilisé le petit sac magique. Alors j'étais entrée au Liber Magia espérant que ce soit Myra qui tienne la boutique. Car, si la propriétaire n'était pas la plus avenante qui soit, elle restait de très bon conseil lorsqu'il s'agissait de magie. Après tout, elle avait tout de suite sur nommer mon nouveau don d'endoplastie et me donner des conseils, ainsi que des livres à lire. Tout ça avait été d'une grande aide.

« Bonjour ! » J'avais eu des bonjours en retour, de la part de clients, mais aussi de la vendeuse. C'était Myra qui était présente, parfait. Même si ses vendeuses étaient très compétentes, Myra avait un coté rassurant. C'était comme si une petite voix dans ma tête me disait : elle sait pertinemment de quoi elle parle ! Tu peux l'écouter les yeux fermés !

Il y avait plusieurs clients qui faisaient la queue en caisse, ainsi que plusieurs dans les rayons. J'allais devoir patienter, mais ça n'était pas vraiment un problème. Après tout, vu le type de boutique que c'était, j'avais de quoi m'occuper en flânant dans les rayons.

« Dolos, gant imprégné d'...» J'avais lu le début à voix basse, presque machinalement, avant de réaliser et terminer la lecture dans ma tête. En lisant les explications, j'avais haussé un sourcil. C'était un article puissant ! Ça expliquait son prix, d'ailleurs. Pas vraiment utile pour moi, de ce que j'en savais. Mais très utile pour d'autres, comme les membres de la rébellion peut-être ? Mais nos alliés n'étaient pas les seuls qui pouvaient potentiellement utiliser cet article. Est-ce que ça compliquerait la donne ? Je regardais l'article une nouvelle fois. C'était pas comme s'il pouvait passer inaperçu. Quelqu'un ne pourrait pas prétendre être une autre créature capable de tenir une arme impossible normalement, sans que ce soit visible. C'était pour une utilisation précise, mais certainement pas pour des missions d'infiltration ou autre.

Soudain, j'avais réalisé que je pouvais en profiter pour renflouer ma réserve de potion de guérison, car le flacon actuel était presque vide. Que pour des petites blessures lors de missions, mais... c'était toujours utile et en manquer serait dommage. J'avais marché en direction du rayon ou j'avais souvenir qu'elles étaient, mais quelqu'un se trouvait déjà devant. Je ne voulais pas attendre immobile derrière, j'avais donc opté pour demander poliment, avant de pouvoir partir dans le reste des rayons regarder les nouveautés et autre, en attendant mon tour avec la vendeuse.

« Excusez-moi, vous pourriez me passer une flacon de potion de guérison, s'il vous plait ? »