J'avais pris du temps entre deux chasses de déchus, pour me rendre sur ce lieu ou j'avais rencontré Raziel la dernière fois. Cette sorcière qu'il protégeait était ici. C'était le lieu ou elle travaillait et je l'avais suivie, discret et mon aura dissimulée, intrigué. Depuis les enchères et ma discussion avec Imamiah, certaines choses ne trouvaient pas sens dans mon esprit. D'après ma sœur, Raziel et la sorcière avaient un lien, expliquant qu'il soit encore à ses côtés. Pourtant, le souvenir de sa chute était encré en moi, comme en beaucoup de nous. Ou comme ça l'était pour de nombreux déchus, considérant ma mission première. Il n'aimait pas les humains. Il avait chuté pour des raisons similaires à Lucifer, bien qu'ils se fourvoyaient tous deux.

Alors si j'avais su trouver une logique dans sa mission de protection, puisqu'il avait choisi le camp infernal et protégeait une sorcière semblait-il liée à des créatures infernales. Je n'avais pas compris ce qu'il m'avait dit sur l'âme de la sorcière ou sur la protection qu'il avait presque demandé. J'avais obtempéré, certes, mais pas pour lui, uniquement pour l'humaine qu'elle était. Dieu avait alors envoyé Imamiah et cette humaine... cette humaine, semblait continuer de se lier à l'Enfer. Cette fois, avec Raziel. J'ignorais dans quelle mesure, ou même si Imamiah avait vu juste. Peut-être était-ce une autre mission ? Pas un danger, mais quelque chose dont ma sœur n'aurait pas conscience ?

A l'intérieur du bâtiment, de nombreux humains fourmillaient autour de moi, certains pressés, d'autres souriants... Mais tous ne faisaient pas cas de ma présence, trop absorbés dans leurs pensées ou leurs activités. De loin, j'observais la sorcière dans une salle à la porte ouverte, alors qu'humains après humains, la rejoignait à l'intérieur. Elle paraissait normale, comme n'importe quel humain. Aucun danger n'était à craindre, en effet. Sans quoi j'aurais perçu une présence. A moins que l'Enfer ne craigne un danger humain ? Un qu'Imamiah ignorerait forcément. La porte de la salle s'était fermée derrière un dernier étudiant et j'avais patienté. J'ignorais quand je pourrais de nouveau l'observer, mais le temps n'avait que peu d'importance pour moi. Spécialement quand je n'avait pas de mission pressante.

Immobile, silencieux, j'attendais tout en continuant de me perdre dans la masse d'humains qui arpentaient ces couloirs. Ce, jusqu'à ce que je perçoive une aura, celle du déchu qui avait provoqué ma venue, ici. Il n'était pas capable de me percevoir, mon aura étant occultée. Aussi, je m'étais approché discrètement, me frayant un passage entre les humains. Le détruire était hors de question, dans ce lieu et entouré d'être humains. Alors, si je pouvait au moins faire une chose, c'était essayer de comprendre.

« Raziel. N'attaque personne dans un but de me survivre. Je ne saurais faire quoi que ce soit, avec autant d'humains autour de nous. » Je ne cherchais pas à le rassurer, seulement à préserver les êtres autour de nous. Puisqu'il n'avait rien à craindre, eux non plus.

« Je m'interroge, cela dit. Sur la raison de ta présence. Est-ce la sorcière ? Elle n'est pas disponible, pas encore. » Fis-je avouant l'avoir vue, sans pour autant expliquer pourquoi.

« Certaines parties de notre dernière rencontre continuent de me déranger. Car je n'arrive pas à trouver de sens à tout cela. » La soirée d'enchères n'ayant, par ailleurs, rien arranger à mon incompréhension.

« Je doute que m'aider à comprendre quelque chose t'intéresse, mais... je n'en suis pas certain en fin de compte. Car il semblerait que je ne soit plus capable de te comprendre ou de prévoir tes actes... »

Le rapprochement avec Clarke était quelque chose que je ne maitrisais pas. Quelque chose d’agréablement déstabilisant. Je décidais de me laisser porter, ou du moins de lâcher prise jusqu’à un certain niveau. Avec un peu de chance pour elle, elle finirait par se rendre compte de la créature ignoble que je suis, et finirais par me rejeter. Ou bien, elle est déjà bien trop consciente de ce que je représente, et cela ne l’empêche pas de trouver ma compagnie agréable. Je terminais le travail plus tôt aujourd’hui, prenant un petit plaisir à venir mettre mon nez dans les affaires de @ « Ezekiel Wade », jugeant son avancée sur la dernière affaire en cours, lui mettant quelques battons dans les roues à lui et son éternelle dévotion de l’humanité. Le vrai flic, celui qui défend la veuve et les opprimés, un humain qui semble encore croire à l’humanité ou encore à une partie de celle-ci. Bref, il y a des petits plaisirs comme cela qu’il ne faut pas se refuser. Il doit s’en doute se dire que je suis un connard, et c’est exactement ce que je suis. N’en faisant pas non plus des tonnes, puisque le but n’est pas de m’attirer son courroux, juste de mettre le doigt sur ce qui fait mal lorsque l’occasion se propose.

Je monte sur ma moto, filant vers le lieu de travail de Clarke, m’hérissant déjà le poil à l’idée d’avoir une foule d’humains à traverser. Je me gare assez rapidement, avançant d’une démarche déterminée en me rendant compte que je suis en avance. Depuis quand suis-je censé être à l’avance ? Je suis tenté de faire demi-tour, d’aller faire un tour et de revenir un peu plus tard, lui laissant le temps de m’attendre quelques minutes avant d’apparaître dans son champ de vision.
Caleb n’est pas informé de ce rapprochement, et quelque part, même si je n’ai pas de comptes à rendre, je me sens obligé de l’informer de la situation, sans entrer dans les détails… Je sais qu’il ne fera rien à Clarke, et je sais aussi qu’il évitera de parler de ça à une mauvaise oreille. En fonction de mes choix, de mes décisions, on pourrait se servir d’elle comme monnaie d’échange ou moyen de me faire plier… et je n’ai guère envie d’être un pantin… ni d’être forcé à choisir ma propre personne, au lieu de la choisir elle… à moins que…

Je n’ai pas le temps de sortir de l’établissement que j’ai la surprise désagréable de tomber sur Ezechiel. Ma réaction ne se fait pas attendre, mes muscles se tendent, je suis près à riposter, mais rien ne vient… alors qu’il a l’occasion de m’éliminer une bonne fois pour toute. Je n’aime pas du tout ça, il fait où me trouver ? a-t-il eu vent de ce qui s’est passé avec cet enfoiré de Behethiel ? J’aurais pu lui arracher chacune de ses plumes et lui faire avaler….

« Ezechiel » dis-je froidement en me demandant bien ce qu’il foutait là… « ça serait vraiment dommage d’en buter un au passage… quel gâchis » Je souris, ironiquement, de l’extérieur on pourrait croire que je suis joyeux de revoir une vieille connaissance.

« Hum, je pense pas que cela te regarde, si ? Pourquoi cette question ? Tu n’as pas d’autres chats à fouetter que de t’intéresser à ma psychologie ? » demandais-je sur le ton de la plaisanterie.

« C’est cette difficulté à me comprendre ou à deviner mes actes qu’il fait que je suis encore en vie… ne penses-tu pas ? D’ailleurs, en parlant de la sorcière, on ne peut pas dire que notre amie commune avance réellement avec elle… » Mon ton pouvait se montrer jugeant et c’était réellement le cas. « son âme est plus proche des enfers que des plaisirs célestes… Je vous pensais plus efficace »
« Qu’est-ce que tu veux ? Je veux dire réellement. Tu ne peux pas comprendre ce genre de chose, tu en es incapable… Parles-tu toujours avec les êtres que tu es censés anéantir ? ou suis-je l’un de tes favoris ? »

« Ça serait vraiment dommage d’en buter un au passage… quel gâchis. » Étais-ce une menace ? Un trait d'humour ? Autre chose ? Je n'étais pas sûr de pouvoir déterminer de quoi il s'agissait. Mais j'étais certain d'une chose, il ne ferait rien. Car mon incapacité à le détruire à cause des humains autour, serait caduque s'il mettait en danger la vie d'humains.

« J'imagine que toi seul peut déterminer si cela me regarde, comme tu le dis. Ou bien... toi seul peut accepter ou non de répondre à ma question. » Je le toisais, essayant de déterminer si répondre à ses questions aiderait à le faire parler.

« Je ne m'intéresse à ta... psychologie que parce que j'ai tendance à croire qu'elle implique un être humain. Cette sorcière... Voila pourquoi je te pose ces questions. Elle en est la raison. » Je n'étais pas l'ange protecteur de cette sorcière, mais Raziel d'une certaine façon, avait fait appel à moi pour qu'un ange lui soit attitré. Alors, une part de moi voulait comprendre. Surtout si tout ceci n'était qu'un plan élaboré par ses soins ou ceux de l'Enfer.

« Probablement. Cependant, mes questions n'ont rien à voir avec ta sentence ou ma volonté de l’exécuter. » Fis-je, alors qu'il attribuait sa survie à mon incompréhension.

« Imamiah ne peux forcer quoi que ce soit. Tu le sais. Seule la sorcière peut faire ses choix. Mais j'ai foi en Imamiah. Je sais qu'elle rempli sa mission comme il se doit. Elle n'est pas le problème. » Je marquais une pause, avisant le déchu face à moi et réfléchissant aux mots que j'allais ajouter. Il n'était pas question d'être le seul à répondre à ses questions. Mais il fallait trouver une solution pour le faire parler, même s'il n'en avait pas l'envie.

« Je pense que le problème viens de toi. Car je doute de ta sincérité, en ce qui concerne ta requête pour que l'on protège cette sorcière. Étais-ce un plan de ton camp ? Le tiens ? Car il semblerait que l'implication d'Imamiah ai l'effet inverse de ce que tu disais vouloir. » Ma sœur, du moins, m'avait confié avoir l'impression que la sorcière se rapprochait de plus en plus du camp adverse. Ou plutôt, qu'elle avait une préférence pour Raziel, en particulier.

« Mes questions sont là, dans le but de réussir à accomplir ce que tu dis vouloir pour son âme. Pourtant... tu refuses de répondre. Cela ne fait que confirmer mes soupçons, Raziel. »

J'osais espérer que ces paroles délieraient sa langue. Car il n'avait fourni aucune réelle réponse et je n'étais pas plus avancé, concernant la sorcière et la mission d'Imamiah. Ayant demandé à Père que l'humaine soit protégée, je voulais être certain que ma sœur n'ai pas été malencontreusement impliquée dans un plan abjecte du déchu.

« Nous ne nous sommes croisés que dans des situations qui m'empêchent de te détruire. C'est la seule raison. » Fis-je, alors qu'il me demandait pourquoi je lui parlais à nos rencontres, plutôt que l'anéantir. Il devait connaître la réponse, non ? Il connaissait nos lois et savait que si je ne cherchait pas à le détruire, c'était que je ne pouvait pas le faire. Sans quoi, j'aurais enfreint l'une de nos règles les plus importantes. Mais lors de nos rencontres, il avait d'abord été protégé par la trêve et aujourd'hui, des vies humaines seraient mises en danger si j'agissais.

« Je t'ai offert plusieurs réponses à tes questions. Ne crois-tu pas qu'il est temps d'en faire de même ? » Je le regardais, scrutant la moindre réaction à ce que j'allais ajouter :

« Si tu souhaites réellement la protéger et protéger son âme. Alors répond à mes questions. Je ne cherche rien d'autre que de comprendre la situation et aider Imamiah dans sa mission. » Non pas qu'elle avait expressément besoin de mon aide. Mais Raziel était un déchu de premier ordre et je préférait me charger de cette part du processus. Spécialement lorsque ça impliquait une rencontre fortuite avec le déchu, dont j'ignorais les véritables intentions. Par mes questions et mon implication, j'espérais protéger non seulement l'humaine, mais également ma sœur.

Je n’étais pas d’humeur à dialoguer avec un ancien frère. Pas d’humeur à éclaircir ses questionnements. Je le laissais parler, feintant une réelle indifférence, croisant les bras, comme si j’étais ennuyé par sa simple présence… et c’était réellement le cas. Je ne supportais pas mon interlocuteur, tout comme il me considérait comme un ennemi. Il ne s’agit pas de haine à mon égard, il en est incapable, il obéit, c’est tout. Je soupire… et ne croyais pas que je joue les déchus à l’aise parce qu’il est en incapacité d’agir. Je suis clair avec tout ce qui m’arrive, avec mes choix, et je sais que je finirais par me faire anéantir par Ezechiel. Cela fait bien trop longtemps qu’il est sur mes traces, et il finira par trouver la faille, à moins que je finisse par me rendre, lasse de mon existence… qui sait ? Tellement de choses peuvent arriver et en si peu de temps.

Je pensais un instant me vanter de la mort de Behethiel, mais n’en fit rien pour le moment… trouvant qu’il y aurait meilleure occasion pour mettre en avant ce que j’ai pu infliger à cet ange avant de l’anéantir… La seule chose m’empêchant d’être complètement moi-même, d’incarner l’ordure que je suis, c’est Clarke.

« Je l’aime » dis-je en manquant m’étouffer avec mes mots. Mais maintenant je savais, je l’aime d’un amour possessif, malsain, dangereux… et cela depuis bien trop longtemps pour continuer à repousser cette émotion qui m’incommode. Jamais je ne lui dirais, et peut-être que d’une certaine manière elle sait ce que je ressens pour elle… elle ferait mieux de me fuir, mais il faut croire que la belle préfère flirter avec les êtres les plus abominables de cet univers.
« Il n’y a pas de jeu… Je ne veux pas l’attirer dans le camp des enfers, je voudrais qu’elle en soit loin, somme que son ancêtre est un sorcier maléfique de triste réputation… et qui représente sa seule véritable famille… elle n’a pas d’autres attaches solides… personne qui l’attend du côté du bien. » Je soupire avant de poursuivre « Je serais capable de donner ma vie pour elle, tout comme de tuer, et je sais qu’il faudrait qu’elle se tienne loin de moi… déjà fait, mais ça ne marche pas »

J’esquisse un sourire énigmatique, me demandant si un ange avait déjà été étouffé par son égo « Le problème n’est pas Imamiah ? Tu sembles si sûre de toi… Bref, malheureusement je doute que son âme soit destinée au paradis… elle part de ce postulat… et envisage sérieusement d’être pactisée… fait qui me répugne… j’ai toujours eu un respect pour les âmes, tu le sais, et cela n’a pas changé » alors grand Ezechiel ? qu’est ce que tu allais pouvoir répondre à ça ?

J'avais fait ce que je pouvais pour le pousser à parler. Il n'était pas en mon pouvoir de le forcer, pas alors que nous étions entouré d'humains. Alors, j'avais du recourir à d'autres procédés plus limités. J'avais confié certaines choses, mais lui avait également rappelé ses intentions envers la sorcière. J'avais espoir que les deux réunis puissent le convaincre de parler. S'il parlait, ses mots seraient-ils forcément pour me répondre ? Non. Peut-être même qu'il mentirait. Rien n'était garanti, lorsqu'il s'agissait de Raziel, ou de tout autre déchu. Néanmoins, je me devais d'essayer.

Il était resté silencieux un instant, me donnant l'impression d'avoir échoué. Puis, après réflexion semblait-il, il avait parlé. Deux mots, qui m'avaient interpelé. « Je l'aime. » Je le scrutait du regard, essayant de voir une attitude, un indice pouvant attester de sa sincérité ou d'un mensonge. Mais rien de transparaissait sur ses traits. Puis, il avait ajouté quelque chose et j'avais écouté, attentif et décontenancé. « Il n’y a pas de jeu… Je ne veux pas l’attirer dans le camp des enfers, je voudrais qu’elle en soit loin... Je serais capable de donner ma vie pour elle... je sais qu’il faudrait qu’elle se tienne loin de moi… déjà fait, mais ça ne marche pas... malheureusement je doute que son âme soit destinée au paradis… elle... envisage sérieusement d’être pactisée… fait qui me répugne… j’ai toujours eu un respect pour les âmes, tu le sais, et cela n’a pas changé »

Ses paroles étaient difficiles à croire, pourtant il paraissait sincère. Cela tenais probablement dans le fait, que de toutes les réponses qu'il aurait pu me donner, je n'avais pas envisagé ces dernières. J'étais resté muet un instant, car il me fallait réfléchir, analyser ses paroles et la situation afin de la comprendre au mieux de mes capacités. Je songeait à tout cela un instant et plus je répétait ses mots dans mon esprit, plus je le croyais. Non pas parce qu'il était digne de confiance, mais parce que je ne trouvais pas d'explication à pareille aveu de sa part. Il n'avait rien à gagner à paraitre vulnérable face à moi. Des sentiments pour une humaine ne changeraient rien à sa sentence ou à ma détermination. Alors, s'il n'avait rien à gagner avec un mensonge comme celui-ci...

« Tu es sincère, n'est-ce pas ? Il ne s'agit pas d'un piège, ou d'un jeu à nos dépends... » Je le regardais, incrédule, mais ma raison l'emporta et chassa tout doute résiduel.

« Une humaine... » Si je considérait les raisons de sa chute et ce qu'il semblait penser des humains... Il ne m'avait jamais semblé être de ces déchus capables de ressentir ce genre de sentiments. Encore moins, envers une humaine.

« Voila pourquoi tu doutes autant d'Imamiah... Pourquoi tu sembles... si impliqué. Tu as peut-être oublié nos lois. Il est vrai que tu n'as plus à les suivre. » Il les avaient également enfreintes et trahis, deux fait qui n'avaient pas forcément besoin d'être énoncés.

« Je peux t'assurer qu'Imamiah rempli sa mission. Néanmoins, elle ne peut pas forcer la sorcière à quoi que ce soit. Tu es injuste dans tes propos la concernant. Probablement à cause de ce que tu... ressent, pour la sorcière. » Il parlait de sacrifice, en son nom. De choses que je ne pouvait cautionner s'il songeait à tuer des humains. Mais je ne demandait pas plus d'informations à ce sujet, car il semblait s'agir uniquement de mots, plutôt que d'actes à venir.

« Imamiah à toujours été efficace et dévouée. Qu'il s'agisse des âmes des défunts, ou de ses protégés. Tu es forcément conscient de la chose, ayant été son chef de légion. » Je ne prétendais pas pouvoir le comprendre, mais je pouvais être certain d'une chose, il avait eu foi en Imamiah lorsqu'il était encore un ange.

« Peut-être était-il déjà trop tard... Peut-être que nous aurions du protéger la sorcière, plus tôt. L'influence d'Imamiah ne pourra être apporté que part sa présence, le soutiens qu'elle lui offrira, sa protection et leur lien... Mais il ne s'agit pas d'une garantie quelconque. Quoi qu'il advienne, la sorcière, comme n'importe quel humain est dotée du libre arbitre. Tu le sais, tu l'as toi même dis lorsque nous nous sommes rencontrés pendant la trêve. Si elle décide de pactiser, il n'y a rien que nous puissions faire. Imamiah restera cependant à ses côtés et la protégera, même si cela se produisait. » Je regardais autour de nous, les humains ne semblaient pas réellement faire cas de notre présence ou de notre discussion. Tous vaquaient à leurs occupations, aussi je ne trouvais pas de problème à continuer notre discussion et ajouter :

« Tu dis qu'elle ne pense pas être destinée au Paradis ? Vous... vous êtes déjà entretenus à ce propos ? Ou a propos d'un pacte ? » Avait-il dit à la sorcière, comme à moi, qu'il ne voulait pas qu'elle pactise ? Si oui, pourquoi reprochait-il quoi que ce soit à Imamiah ?

« Si tu l'as fait... Si tu lui a fait par de ton opinion à ce sujet... Pourquoi Imamiah aurait-elle plus d'influence que toi, sur la sorcière ? Je suis perdu, je dois bien l'admettre. Car tu sembles reprocher ce que toi, tu n'es pas capable de faire. Malgré ton lien probablement plus... fort... avec cette humaine. Malgré... » Je m'étais interrompu dans mes paroles, percevant le danger qui pesait sur l'un de mes protégés. Quoi que fût l'importance de cette discussion, elle ne prévalait pas sur la vie d'un être humain, ou sur mon devoir d'ange gardien. Aussi, j'avais indiqué devoir partir, avant de rejoindre un lieu discret pour me téléporter auprès de mon protégé. Comprendre la situation devrait attendre...