Le regard posé sur l'océan, Cameron réfléchissait aux dernières paroles que lui avait adressé Sytry. Et bien que leur dernière vraie discussion remontait déjà à quelques semaines, les mots qu'il avait prononcé étaient restés parfaitement intacts dans la mémoire de Cameron. Notamment parce qu'il lui avait quasi ordonné de ne pas revenir à Los Angeles lorsqu'elle lui avait exprimer son désir d'y revenir. C'est encore trop dangereux, qu'il avait soufflé et Cameron avait presque soupiré. La discussion s'est pour ainsi dire terminée sur ce point ; de toutes manières, la brunette n'avait plus grand chose à dire. Mais en y repensant, elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'elle n'aurait même pas dû lui demander son avis. Elle est libre de vagabonder où il lui semble, après tout. Et d'ailleurs, elle compte bien quitter une nouvelle fois la villa familiale. Elle ne se sent pas à sa place ici, même si, pour une fois - et sans doute la première fois de son existence - elle a quelques remords à abandonner sa mère. Encore.

Elle me pardonnera comme chaque fois, se rassure-t-elle en filant à l'étage pour y rassembler ses affaires. Elle écrit quelques mots sur un papier à l'attention de sa mère et quelques minutes plus tard, elle est déjà au volant de sa voiture. Direction Los Angeles mais pas n'importe quel endroit ; la World Global Financial. De tous les lieux qu'elle aurait pu rejoindre, c'était celui ci qu'elle avait choisi et ce choix n'avait rien d'innocent. Impulsive mais pas totalement irréfléchie, la brunette.
D'un pas assuré, Cameron avait rejoint l'accueil de l'immense bâtiment. Enfin... A vrai dire, elle n'avait pas pris la peine d'attendre qu'on lui permette d'accéder aux bureaux mais elle avait tout de même marqué une courte pause lorsque la secrétaire de Sytry l'avait priée d'attendre son accord pour se présenter à son bureau. Malheureusement pour elle, Cameron n'était pas vraiment décidée à écouter qui que ce soit aujourd'hui et encore moins une pauvre assistante.
« Je connais le chemin, merci ! » Se contente-t-elle de lâcher en filant vers le bureau de Sytry. Enfin... Liam.

Nul doute qu'il s'attendait à ce qu'elle n'en fasse qu'à sa tête puisque sa porte était entrouverte. Sans aucune once d'hésitation - ou même de gêne -, Cameron entre et se retrouve presque nez à nez avec lui. Un léger sourire - presque imperceptible - glisse sur les lèvres de la jeune femme. Pourquoi est-elle ici... ? Très bonne question. N'a-t-il pas une petite idée ? Le sourire de Cameron se fait plus franc.
« Je sais que la ville n'est toujours pas sûre mais j'avais envie de rentrer. Los Angeles me manquait. » Feint elle avec innocence. Ce qui n'est pas vraiment faux, en soit. Bien qu'elle aurait pu être plus précise quant à la raison pour laquelle elle faisait son grand retour.
« En parlant de ton assistante, elle est nulle, tu devrais la virer. » Ajoute-t-elle en haussant légèrement les épaules.

Un léger frisson glisse sur sa peau lorsqu'il se met à la toiser. Oups. Faut croire qu'il n'a pas aimé sa petite suggestion. Dommage, parce qu'à vrai dire, elle n'en a pas grand chose à faire ; ce qu'elle a dit au sujet de son assistante, elle le pensait vraiment. Et le remord... Elle ne connait pas vraiment, Cameron. Sauf si... Et si finalement, ce n'était pas sa suggestion qui lui avait déplu mais plutôt la réponse qu'elle venait de lui donner au sujet de son retour en ville ? C'est une option qui plait davantage à Cameron. Serait-il inquiet pour elle... ? N'est-ce dont pas la preuve flagrante qu'il tient toujours à elle ? Dans tous les cas, c'est ce que la jolie brune se met en tête, que ce soit réel ou non.
Il lui donne tout de même en partie raison en lui répondant qu'il pense sa raison bancale. A vrai dire, elle espérait bien qu'il le remarque. Le contraire l'aurait même sans doute vexée. Car finalement, Los Angeles n'a rien de plus exceptionnel qu'une autre grande ville américaine et évidemment que sans réelle raison, il serait idiot d'y revenir au risque d'y mourir.
« Tu viens de solutionner le problème tout seul ; c'est son boulot et... Je suis là, pourtant. Je te le redis donc ; elle est nulle. » Rétorque-t-elle en levant les yeux au ciel. Et sinon, ils vont passer la journée à parler de sa secrétaire ou bien... ? Un peu lasse du tournant que prend la discussion, Cameron le laisse s'éloigner mais ne le lâche pas du regard pour autant.

La suite de la discussion n'est pas vraiment mieux. Il est maintenant assis derrière son bureau et s'attèle à lui faire prendre conscience du danger qu'elle encourt en restant ici. Pas un petit danger. C'est sérieux. Tué tout un coven de sorciers. Bon d'accord, ça ne vend pas spécialement du rêve et peut-être bien que, sur le coup, Cameron se demande pourquoi elle ne tourne pas les talons aussi sec pour quitter de nouveau la ville. Car si elle est têtue, elle n'est pas non plus suicidaire. L'espace d'un instant, elle songe presque à lui donner raison en quittant son bureau mais ses mots la retiennent. Ce serait dommage de manquer mourir, pour une ville... Le sourire en coin de Sytry fait naître le sien et une lueur espiègle s'anime brièvement ses iris bleus. Evidemment qu'il sait pourquoi elle est revenue et puisqu'il semble décidé à en jouer - bien qu'il soit resté évasif pour l'instant - Cameron décide d'en faire de même. Elle se rapproche de son bureau et repousse quelques documents pour pouvoir s'y assoir. Elle est bien ici. Tout près de lui et... Un poil en hauteur. C'est plaisant.
« Et risquer de mourir pour quelqu'un, ce serait stupide, j'imagine... » Souffle-t-elle à voix basse. Comme s'il s'agissait d'un secret alors qu'il n'en est rien. Il doit très certainement être conscient qu'elle irait jusqu'à se damner pour lui. D'ailleurs c'est déjà plus ou moins le cas. Elle a choisit son camp après tout. Celui de l'Enfer.

Cameron ne peut s'empêcher de soupirer lorsqu'il mentionne Marek. Bon sang, il est vraiment forcé d'amener tous les sujets délicats maintenant ? « Je suis heureuse d'apprendre que ça te ravis. » Se contente-t-elle de répondre. Alors certes elle ne lui avait pas donné de nouvelles mais en même temps... Il n'en avait pas demandé non plus. Ce qui n'était pas plus mal vu ce qu'il s'était passé la dernière fois et le résultat que ça avait donné. Les doigts de Cameron effleurent légèrement la mâchoire crispée du démon. Elle s'en veut toujours d'avoir cherché à le rendre jaloux, même si, dans un sens, elle en retire une petite satisfaction. « Je ne vois même pas pourquoi tu ne passes pas à autre chose... » Car pour elle, Marek, c'est de l'histoire ancienne. Alors pourquoi ce n'est pas pareil pour Sytry ?

Sa dernière question la prend au dépourvu. Qu'est-ce qu'elle a fait à ce pauvre petit humain... ? Bonne question. La ténacité dont faisait preuve Marek était un vrai mystère, même pour elle. Peut-être appréciait-il le fait de mettre hors de lui un démon. Ou peut-être qu'il s'était réellement attaché à elle... Allez savoir.

« C'est vrai ça... Qu'est-ce que je peux bien avoir de si particulier pour qu'on s'intéresse à moi... ? Répond-elle en se penchant légèrement vers lui, un brin provocatrice. Tu n'as pas la réponse, Sytry ? » Ajoute-t-elle au creux de son oreille en appuyant bien sur les deux syllabes de son nom.

Les yeux plongés dans les siens, elle lui offre un sourire emprunt de malice. Parce que, oui, c'est certainement trop lui en demander que de lui demander de rester en sécurité si ça lui exige l'incommensurable effort de devoir vivre loin de lui.
« En effet, c'est trop me demander puisque ça veut dire rester loin de toi. Tu me manquais. » Réplique-t-elle, bien qu'elle sait qu'il doit en être conscient. Pour elle, il est certain qu'il a toujours eu conscience de l'amour qu'elle lui portait. Qu'elle lui porte toujours, en fait. Autrement, elle n'aurait jamais été jalouse des autres femmes qui l'approchaient au point d'avoir envie de le rendre jaloux à son tour. Comportement purement humain, certainement. Après tout, c'est ce qu'elle est, dans le fond. Car malgré qu'elle soit nephelim, elle conserve toutes les faiblesses des humains notamment la mortalité.

Elle étouffe un rire cristallin lorsqu'il se met à vociférer quelques injures au sujet de Marek. C'est peut-être curieux à dire mais ça lui donne du charme de s'emporter ainsi. Et bien qu'elle soit un peu lasse de cette petite histoire, ça l'amuse de le voir autant perturbé par l'attitude d'un "pauvre petit humain". « Franchement j'adorerai te donner la réponse mais je ne l'ai pas. J'imagine qu'il aime te contrarier et puisque ça marche... » Hypothétise-t-elle. Elle n'a pas d'autres mots pour tenter de lui chasser Marek de l'esprit. Elle n'a aucune idée de ce qu'il désire réellement et encore moins connaissance de la raison qui le pousse à affronter Sytry de la sorte. Peut-être est-il simplement suicidaire. A vrai dire, elle ne voit que ça. Il ne pourrait pas s'être autant attaché à elle en si peu de temps. Et puis... Elle ne pense pas l'avoir conforté dans l'idée qu'il pourrait un jour se passer quelque chose entre eux. Une autre hypothèse était probable, mais celle là, Cameron préférait ne pas y croire. Car elle la trouvait un peu blessante, si ce n'est dégradante. Et si elle représentait un trophée pour lui et que c'était simplement pour cette raison qu'il voyait en Sytry le parfait adversaire ? Qu'importe la raison. Cameron préfère ne plus y penser.

Un nouveau sourire glisse sur les lèvres de la nephelim lorsqu'il lui répond que oui, il a la réponse. Là, la discussion devient intéressante. Mais malheureusement pour elle, son plaisir est de courte durée puisque la conversation revient vers Marek. Son sourire s'efface. Sérieusement, à force qu'il revienne sans cesse dessus, elle va finir par se demander s'il n'en est pas tombé éperdument amoureux pendant son absence forcée. « Tu sais pourtant qu'il n'a aucune chance. N'est-ce pas ? » Décide-t-elle finalement de répondre après avoir laissé le silence s'installer durant une poignée de secondes. Elle attend sa réaction. Elle veut savoir s'il a confiance en elle ou si, au contraire, il doute. Parce qu'au final, maintenant, c'est elle qui ne sait plus trop ce qu'elle doit penser d'eux.

Sa réponse ne satisfait Cameron qu'à moitié. Peut-être en espérait-elle trop de lui. Du moins pour aujourd'hui. Qu'espérait-elle au final pour leurs retrouvailles ? Qu'il la couvre de câlins et de baisers ? Ce n'est pas tellement son genre et elle en est bien consciente. Mais ce qui est sûr, c'est qu'elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit aussi froid et qu'il bloque ainsi sur cette fameuse soirée - et sur Marek.
"Il se croit en droit de faire ça, à cause de toi, Cameron." Ses mots la blessent, bien qu'ils ne soient que le reflet de la vérité. C'est vrai, c'est de sa faute et peut-être bien qu'elle est impardonnable. Et c'est pas faute d'avoir tenté de s'excuser. En toute réponse, elle baisse le regard. Evidemment qu'elle se sent un minimum coupable et il ne se gêne pas pour amplifier cette sensation. Si bien que lorsqu'il lève la main pour effleurer sa joue, Cameron est tentée de fuir son contact. Juste tentée, car contre toute attente, elle choisit d'accepter le contact du démon et même de l'affirmer en posant sa main contre la sienne pour entremêler ses doigts aux siens.
Les paroles qui suivent sont moins sévères. Elles sont même agréables mais Cameron n'est plus vraiment encline à apprécier les belles paroles tant elle est focalisée sur les précédentes qu'il a prononcé, presque avec hargne. « Je comprends et j'en suis profondément désolée... » Souffle-t-elle enfin. Si elle avait eu envie de rendre Sytry jaloux, elle n'avait pas désiré que cette histoire prenne une telle ampleur. Elle avait mal choisi son pion et elle devait faire avec cette erreur.

Cameron réprime un frisson lorsqu'il s'emporte à nouveau en lui soufflant - entre autre - de se mettre à sa place. D'un geste lent, elle retire sa main de sa joue. Elle ne sait plus vraiment ce qu'il attend d'elle mais elle regrette presque d'être venue, maintenant. Même si elle sait pertinemment qu'il a raison et qu'il est totalement légitime pour lui de lui reprocher sa jalousie maladive. Mais... Qu'est-ce qu'elle y peut si elle ne supporte pas qu'une femme - d'autant plus si elle est jolie - soit un peu trop proche de lui ? La réponse c'est rien. Elle n'y peut strictement rien. C'est viscéral. C'est maladif. C'est complètement hors de contrôle. Elle est incapable de se raisonner lorsqu'il s'agit de lui. Elle est d'ailleurs sur le point de prendre la parole quand il se rapproche pour lui susurrer quelques mots qui la font frémir. Elle n'est pas vraiment du genre à s'inquiéter du sort d'autrui mais elle espère que cette histoire n'aboutira pas à ce genre de scène car s'il est parfois insupportable et très certainement fou à lier, Marek n'est pas vraiment un mauvais gars. C'est peut-être pour cette raison que plutôt que de s'éloigner, elle décide de tout faire pour apaiser la colère de Sytry.
« Je ne l'aurai sans doute pas supporté, avoue-t-elle à demi-mots. Si j'avais su que Marek serait aussi audacieux et tenace, crois moi que je me serais abstenue de le choisir lui. Je me serais peut-être même abstenue de te rendre jaloux mais ce n'est pas vraiment le genre de chose qu'on contrôle, n'est-ce pas ? Et... Tu ne peux même pas t'imaginer à quel point c'est difficile de se sentir en compétition avec chaque belle femme qui croise ta route. Parce que toi, tu t'es senti en compétition avec un seul homme... Mais moi, je doute de chaque femme. » Soupire-t-elle en descendant de son bureau, qu'elle contourne pour aller s'assoir dans le fauteuil qui se trouve de l'autre côté, face à celui de Sytry.

Elle instaure volontairement de la distance entre eux. Déjà parce qu'elle en a besoin mais aussi parce qu'elle pense que c'est nécessaire. Cette discussion est autant éprouvante qu'elle n'est épuisante et faut dire qu'elle n'a même pas mentionné le cas tout particulier de Lilith... A chacun sa némésis, faut croire.

Installée dans le luxueux fauteuil en cuir, Cameron n'écoute que d'une oreille distraite les dernières remontrances que lui fait Sytry. Premièrement parce qu'elle sait déjà plus ou moins ce qu'il baragouine mais surtout parce qu'elle a toujours eu cette vilaine manie d'ignorer les reproches qu'on pouvait lui faire, et ce depuis son plus jeune âge. Alors autant le dire ; pour elle, faire comme si elle écoutait, ce n'était qu'une formalité. Ce n'est pas non plus pour autant qu'elle ne l'écoutait pas du tout.
Il finit malgré tout par regagner son attention, pleine et entière, lorsqu'il rétorque que lorsqu'elle danse au Hell Club, tous les hommes présents dans la salle aimeraient être à sa place. Et même si elle n'a jamais réellement douté de son pouvoir de séduction et du désir qu'elle pouvait faire naître chez les hommes, l'entendre de sa voix lui fait un drôle d'effet. Sur l'instant, elle est partagée entre l'amusement et la complaisance. Cameron ne peut pas le nier ; elle aime plaire. Tout comme elle ne peut pas nier que ça lui plait plus que de raison de savoir qu'il surveille aussi attentivement les hommes qui posent sur elle leur regard envieux. « Mais quand tu es dans la salle, il n'y a que ton regard qui compte... Et aucun homme ne peut prétendre à ta place. » Répond la brunette avec malice. Les clients restent des clients ; s'ils viennent au Hell Club, c'est principalement pour se rincer l'œil. Les danseuses sont là pour ça, après tout.
« Je te promets de faire des efforts concernant ma jalousie. Je ne m'emporterais plus à ce point, c'est juré. Plus en public du moins. En privé... Je ne promets rien. » Lui souffle-t-elle. C'est ce qu'il voulait non ? Qu'elle lui promette qu'elle ne recommencerait pas. Qu'elle ne se rapprocherait pas une deuxième fois de Marek - ou d'un autre homme - afin de tenter de le rendre jaloux de nouveau.

Un énième frisson glisse sur sa peau lorsqu'il reprend la parole pour lui confier ce qu'il ferait si ces hommes venaient à se montrer trop insistants envers elle. Ce n'est pas déplaisant de le voir réagir ainsi. Au contraire même. Apaisée par l'attitude moins froide de Sytry, la nephelim accepte docilement le contact de ce dernier. Ses iris bleus retrouvent les siens et elle ne peut s'empêcher de se mordre la lèvre lorsqu'il lui glisse d'une voix amusée qu'ils pourraient même le faire ensemble. C'est à ce moment là qu'elle réalise qu'elle commence à avoir faim ; ses crocs lui semblent terriblement aiguisés. Faut dire qu'elle a plutôt négligé ce petit détail durant son séjour en dehors de Los Angeles.
« Je pense que ça ne devrait pas être si difficile que ça... » S'amuse-t-elle. Et pour ce qui est de ton invitation... Je suis partante. »
Bien qu'à vrai dire, elle ne promet nullement de ne pas finir par le chasser lui, à un moment où un autre de leur petite session de chasse/défouloir en amoureux.

Alors quoi ? Je n'ai pas le droit d'être jaloux, mais toi oui ? Une lueur espiègle illumine ses iris océaniques, tandis que ses lèvres roses se parent d'un sourire un brin narquois. Cameron est bien assez joueuse pour poursuivre sur ce terrain là, mais puisque ça reste un sujet délicat, elle choisit de ne rien ajouter. Du moins verbalement, puisqu'elle venait clairement de lui répondre de façon non verbale. Bien-sûr qu'il a le droit d'être jaloux. Elle préfère d'ailleurs le savoir jaloux plutôt que totalement insensible. Parce que la jalousie, c'est une preuve d'amour en quelques sortes. Enfin, pour elle. D'autres n'y voient rien de plus qu'un manque de confiance en soi et/ou envers son partenaire. Cameron, elle, y voit de l'amour. Toute autre hypothèse est simplement inenvisageable.

Le regard plongé dans le sien, elle sourit un peu plus lorsqu'il lui répond qu'en privé, il en fera son affaire. Cette promesse lui plait bien. Elle n'en attendait pas moins de sa part. Plus les minutes passent et moins elle regrette d'être revenue en ville. Ce n'était finalement pas si difficile de crever l'abcès, bien que cette discussion avait réellement été désagréable. Dans tous les cas, c'était un mal nécessaire et il faut bien avouer que maintenant que c'était fait, elle se sentait soulagée. D'autant plus que Sytry semblait prêt à lui pardonner son petit écart. Ce qu'il ne manque pas de confirmer de vive voix, à peine quelques secondes plus tard, au plus grand plaisir de la brunette.

Alors qu'il s'abaisse pour se mettre à sa hauteur en ajoutant quelques mots, Cameron attrape le bout de sa cravate et tire légèrement sur le bout de tissu pour l'attirer un peu plus à elle. Ses lèvres s'étirent de nouveau en un délicat sourire. L'espace de quelques secondes, elle fait mine de réfléchir, puis se penche délicatement vers lui pour l'embrasser, se retenant de justesse pour que ce baiser reste sage. C'est d'ailleurs presque à regret que ses lèvres quittent les siennes. « Cette réponse te conviens... ? » S'enquiert-elle, les joues légèrement rosées par la vague de chaleur qui vient d'étreindre son corps.